Au cours d’une conférence de presse ce samedi 28 juin, le duo ECC-CENCO a déclaré sa satisfaction à la suite de la signature, vendredi, de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington aux USA.
« Avec la signature de cet accord, les choses deviennent beaucoup plus claires en termes d'évolution. Je crois avoir suivi quelques autorités qui rappelaient la dynamique évolutive aujourd'hui dans le traitement de la question (...). Nous sommes les plus heureux et c'est pourquoi nous avons dit que nous saluons à juste titre cet accord qui vient aider à structurer un peu le cadre et à donner des couloirs. Ce n'est pas encore une fin, mais c'est un bon début. ça suppose que même le gouvernement a évolué dans cette lecture des choses », a déclaré Eric Senga, porte-parole de l’Eglise du Christ au Congo (ECC).
Il dit noter aussi la séparation des choses dans cet accord de paix de Washington.
« D'une part, il y a des engagements entre la RDC et le Rwanda dans l'esprit de cet accord. Mais il renvoie aussi à un autre processus, qu'est celui de Doha en ce qui concerne la question de l'AFC-M23 », a-t-il ajouté.
Pour son homologue de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Monseigneur Donatien Nshole, cet accord de paix vient crédibiliser la démarche de ces deux structures et va faciliter beaucoup de choses pour la suite de la procédure.
« Nous avions été critiqués quand nous avions avancé la nécessité de parler avec tout le monde y compris avec ceux qui ont pris les armes. Nous avons été traités de traîtres. Et, je crois que le fait que l'Etat congolais s'est engagé dans cet accord montre clairement que les pères spirituels avaient raison », note Mgr. Nshole.
Il souligne aussi le fait que cet accord intègre les pourparlers entre l'AFC-M23 et le gouvernement dans le cadre du processus de Doha. Pour lui, « c'est déjà un dialogue congolais et cela montre aussi la pertinence du dialogue national », car insiste-t-il, « il ne faudra pas donner l'impression qu'on ne peut dialoguer qu'avec ceux qui ont pris des armes ».
L’accord de paix de Washington a été signé par Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères, et Olivier Nduhungirehe, son homologue rwandais. Il s’agit de l’aboutissement d’un processus entamé depuis plusieurs mois, marqué par des tensions persistantes dans l’Est de la RDC, théâtre de violences armées et d’affrontements entre groupes rebelles et forces régulières.
Selon une source rwandaise proche du dossier, les experts des deux pays ont « négocié, approuvé et paraphé » le texte avant la cérémonie. « Les ministres sont venus à Washington uniquement pour la signature ». Cette signature ouvre une nouvelle phase dans les relations entre Kinshasa et Kigali, après plusieurs années de défiance diplomatique et de confrontations militaires indirectes.