OLPA stupéfait par l'interpellation d'un journaliste à Masisi

Micro dans un studio radio/Photo d’illustration/ACTUALITE.CD
Micro dans un studio radio/Photo d’illustration/ACTUALITE.CD

L'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), organisation non-gouvernementale de défense et de promotion de la liberté de presse, est stupéfait par l'interpellation de Jimmy Shukrani, correspondant de la Voix de l'Amérique (VOA) à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le journaliste a été interpellé, le 16 février 2023, au village Karuba (territoire de Masisi) par des personnes se présentant comme agents de l'Agence nationale des renseignements (ANR). C'était au moment où il effectuait un reportage sur le démarrage de l'opération d'enrôlement et d'identification des électeurs dans le territoire de Masisi et sur les conditions de vie des déplacés dans les sites.

Il a été immédiatement conduit au bureau de l'ANR où il a été soumis à un interrogatoire serré par le responsable local de l'ANR qui l'a accusé d'être un collaborateur des rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars), pour avoir réalisé des interviews en langue Kinyarwanda. Peu après son audition, il a été transféré à l'ANR/Goma à bord d'une moto puis placé en détention dans un cachot. 

Jimmy Shukrani a été relaxé, le 17 février 2023 après qu'aucune charge n’eût été retenue à son encontre. Ses effets confisqués (deux caméras, un Zoom et une somme d'argent) ont été restitués.

De ce qui ce précède, OLPA condamne cette interpellation d'un journaliste en plein exercice de son métier. Ceci  constitue une atteinte à la liberté de presse  garantie par la loi congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme. 

Par voie de conséquence, OLPA appelle les autorités du Nord-Kivu à favoriser l'exercice de la liberté de la presse.