Bruno Tshibala pas favorable au déploiement de la force régionale (EAC): "ce que nous devrions faire c'est réorganiser les  Forces Armées de défense et sécurité et créer les conditions qui permettent de préserver notre indépendance et notre souveraineté"

Les militaires congolais lors d'une parade à l'état-major à Beni
Les militaires congolais lors d'une parade à l'état-major à Beni

L'ancien Premier ministre, Bruno Tshibala ne soutient pas la présence et le déploiement de la force régionale de l'EAC dans la partie Est de la République Démocratique du Congo pour faire face à l'avancée rebelles du M23. Pour lui tout comme pour plusieurs acteurs socio-politiques congolais, il faut réorganiser les Forces de défense et sécurité du pays afin d'assurer la défense de l'intégrité territoriale de la RDC.

"J'ai toujours dit que notre pays devrait à l'instar de la Tanzanie se défendre avec son armée et arriver à bouter dehors comme en 2013 le M23. Je pense que ce que nous devrions faire c'est réorganiser les  Forces Armées de défense et sécurité et créer les conditions qui permettent de préserver notre indépendance et notre souveraineté et de ne pas permettre à une milice quelque soit de venir perturber l'intangibilité de notre frontière. Pour nous, je crois qu'il faut organiser les Forces Armées, pour qu'un pays assure son indépendance, il doit être défendu par son armée et par ses services de sécurité et c'est ce qui a été fait par la Tanzanie", a-t-il fait savoir devant la presse à l'occasion du 41e anniversaire de l'Udps mercredi 15 février 2023.

Quelques jours après le sommet de Bujumbura, les chefs d’état-major de l’EAC s’étaient donné rendez-vous au Kenya alors que les combats entre l’armée congolaise et le M23 se poursuivent, pour tenter de donner un second souffle à la force régionale.

Le « cessez-le-feu immédiat » décidé le 4 février à Bujumbura lors du sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) n’aura été qu’une vaine promesse. Les affrontements entre l’armée congolaise (FARDC) et les rebelles du M23 ont repris à la suite de la rencontre convoquée par Évariste Ndayishimiye. Les combats continuent de provoquer d’importants déplacements de population en territoire de Masisi, où se concentrent les combats depuis plusieurs semaines.

Dans leur rapport consulté par nos confrères de Jeune Afrique, les militaires de l’EAC se sont donc accordés sur un nouveau calendrier de retrait des rebelles. Ce troisième chronogramme s’étend cette fois sur trente jours, à partir du 28 février. Il doit se dérouler en trois phases. Selon le document, le M23 a jusqu’au 10 mars pour se retirer de Karenga, Kilolirwe, Kitchanga, Kibumba et Rumangabo. Le 20 mars, les rebelles doivent avoir quitté Kishishe, Bambo, Kazaroho, Tongo et Mabenga. Le retrait doit en théorie prendre fin le 30 mars, avec le départ de Rutshuru, Kiwanja et Bunagana, première localité passée sous contrôle du M23, en juin 2022

Face à l'inactivité de la Force de l'EAC et si dans un délai raisonnable, les choses ne changent pas sur le terrain, prévenait Christophe Mboso, l'Assemblée nationale va demander au Chef de l'État Félix Tshisekedi de prendre des décisions qui s'imposent.

Clément MUAMBA