Festival amani : la participation des femmes dans la cohésion sociale au cœur d’un panel

Festival amani
Ph. ACTUALITE.CD

L’un des panels du troisième jour de la neuvième édition du Festival amani était centré sur la participation de la femme dans la cohésion sociale. Conscients de l’importance de la femme dans la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC, les panélistes se sont étendus devant des jeunes filles et garçons participants. L’éducation au leadership, l’instruction de la jeune fille et l’accompagnement de la famille ont été évoqués comme des éléments pouvant permettre l’épanouissement de la femme congolaise.

Dans une société congolaise qui a beaucoup de conflits armés, Dorcas Shabani, coordonnatrice de Ladies and Future, une structure de lutte pour les droits des femmes, soutient que les femmes ne doivent pas être vues seulement comme des victimes même si elles sont la cible des ennemis. La cohésion sociale qui fait appel à l’intensification des relations entre ceux qui partagent cette société, passe aussi par la femme dans laquelle l’investissement en terme d’éducation doit être de rigueur.

« Pour participer dans des assises où on parle de la paix, il faut avoir quelque chose à donner. Et cela passe par l’éducation qui doit commencer dès les bas âges. Cela permet à la femme de développer un leadership qui peut aider la société un jour ou l’autre », a-t-elle dit.

Et d’ajouter :

« La femme joue aussi un rôle dans la prévention et la résolution des différends. Elle doit prendre part dans les assises où on parle de la paix, ou dans les consultations ou encore dans les médiations. La femme n’est pas que victime, mais aussi un acteur clé de la paix au sein de la société ».

Quant à Médad Onobaiso, spécialiste santé et nutrition de l’UNICEF Bukavu, un des panélistes du jour, estime que la paix qu’on veut mettre doit commencer par les familles. Sinon, on ne saura pas l’installer chez les voisins et pas non plus dans la communauté. Aussi, l’investissement dans la femme ne suffit pas, il faut aussi intéresser l’homme dans cette perspective.

« On ne peut résoudre les problèmes des filles sans créer des espaces de dialogue entre les filles et les garçons. Il faut que des espaces pareils soient là. Dans tous les projets avec les filles, il faut réfléchir aussi à comment faire participer les garçons. Si ça commence dès le jeune âge, nous avons l’espoir, dans le futur, de changer notre société. Si cela se fait ainsi, il y a des choses, des pesanteurs sociales et culturelles, qui vont tomber de soi », a-t-il dit.

Déplacé à Bukavu, au Sud-Kivu, le Festival amani a pris fin ce dimanche 12 février conformément à sa programmation, historiquement tablée sur 3 jours. Vendredi 10, samedi 11 et dimanche 12 février 2023 resteront marqués sur la mémoire des habitants de Bukuvu qui ont reçu pour la première fois ce grand événement de la partie Est de la RDC. L’enthousiasme était au rendez-vous à l’athénée d’Ibanda.

Emmanuel Kuzamba, à Bukavu