Procès Rossy Mukendi : “Sylvano Kasongo avait interdit l'usage des munitions létales mais les gardes du corps de Carine Lokeso les détenaient” (Avocat partie civile )

Procès Rossy Mukendi/Ph ACTUALITE.CD

Au cours de l'audience de ce jeudi 9 février, la Haute cour militaire a procédé à la visualisation des vidéos de la parade animée par le chef de la police de Kinshasa Sylvano Kasongo en date du 24 février 2018. Au cours de cette parade, le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo avait interdit aux policiers d'utiliser des munitions létales et non létales à moins de 20 mètres contre les manifestants, lors de la marche des laïcs catholiques le 25 février.  Selon les avocats de la partie civile, les experts en balistique et le médecin légiste qui ont donné des explications au cours des précédentes audiences, Rossy Mukendi serait tué d'une arme à feu.

" Nous avons visualisé les vidéos où Sylvano Kasongo avait donné des consignes très claires. « Zéro mort », ne pas utiliser les munitions létales ni des balles caoutchouc à près de 20 mètres, pas des balles réelles. Après il y a eu un débat sur la consigne, par rapport à quoi elle était générale et particulière. Sylvano Kasongo a été très clair à tous les policiers présents et ça doit descendre jusqu'au chef de commissariat. Le garde du corps de Carine avait déjà des munitions létales avec eux. Après avoir visionné la vidéo, le chef de la police était très clair : pas de mort, si tu tue, tu vas répondre de tes actes", a expliqué à ACTUALITE.CD, l'avocat de la partie civile, Martin Tujibikile.

La cour a renvoyé l'affaire à jeudi prochain s'estimant éditée à ce stade en ce qui concerne la prévention de la violation des consignes. La prochaine audience va tabler sur la prévention du meurtre.

36 ans, Rossy Mukendi, initiateur du Collectif 2016, avait été tué par balle le 25 février 2018 alors qu’il participait à une manifestation appelée par les laïcs catholiques pour exiger des élections crédibles. Licencié en relations internationales à l’Université pédagogique nationale (UPN), il était aussi assistant dans la même université.

Ivan Kasongo