RDC: des actes de vandalisme enregistrés à Goma lors des manifestations pour plus de sécurité au Nord-Kivu, les autorités appellent au calme

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La ville morte décrétée ce lundi, 6 février à Goma (Nord-Kivu), par la société civile et d’autres groupes de pression s’est transformée en manifestations de colère. Des barricades étaient visibles jusqu'au soir sur plusieurs axes et nombreuses activités sont restées  paralysées.  

« Le peuple en a marre avec la menace sécuritaire qui pèse actuellement sur la ville de Goma, après l’occupation par le M23 de plusieurs agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi », déplorent certains manifestants interrogés. 

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Des actes de vandalisme et de pillage sont signalés. Quelques blessés ont également été enregistrés lors du débordement des manifestations. 

« Certains de nos concitoyens sont allés à  la petite barrière, vers le Rwanda mais je ne sais pas, ils sont allés chercher quoi. Il y a eu quand même des incidents. Il y a des maisons qui ont été sabotées, saccagées ainsi que des cas de pillage. Nous sommes en train de travailler sur ça. Nous sommes sur terrain. La police est sur le terrain. On a aussi fait appel à la police militaire » indique le maire policier de Goma, le commissaire supérieur principal François Kabeya. 

La population proteste depuis la semaine dernière contre l’attitude inoffensive des troupes de l’EAC visant l'expansion du M23. Plusieurs leaders trouvent juste la colère des manifestants.

«Les revendications de la population de Goma et à travers elle, toute la province du Nord-Kivu sont totalement légitimes. Il n'est pas acceptable que pour le mandat de l'EAC qui a été annoncé comme un mandat offensif, que l'EAC puisse se transformer en une mission d'observation ou de stabilisation. Cependant, je dénonce de la manière la plus ferme, les débordements de la ville morte qui s'est transformée, non seulement à une marche mais à des scènes de pillage des biens d'autrui, au saccage des biens d'autrui. Cela est totalement inacceptable et je demande que les responsables puissent répondre de leurs actes », réagit le vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jean-Paul Lumbulumbu. 

Pour leur part, les organisateurs des manifestations appellent à la reprise des activités dès ce mardi 7 février et accordent une semaine aux autorités pour trouver des réponses adéquates à leurs revendications.  « Cela va permettre aux écoliers de poursuivre avec les examens scolaires, mais également aux familles de faire des provisions dans leurs maisons vu que la population vit au taux du jour. Si endéans une semaine, le gouvernement congolais ne fait rien pour trouver des solutions aux revendications du peuple, les manifestations non stop reprendront jusqu’au départ de l’EAC et de la MONUSCO », menacent les organisateurs.

Jonathan Kombi, à Goma