La dynamique des mouvements citoyens s'est exprimée sur la détérioration de la situation sécuritaire dans la partie Est marquée par l'expansion du M23 dans plusieurs localités de la province du Nord-Kivu en RDC
À ce sujet, Lucha, Filimbi, Urgences Panafricanistes, Justice en Action, Mouvement des consommateurs lésés et autres ont rappelé que depuis 235 jours la ville de Bunagana est tombée entre les mains du M23 avant que d'autres localités Congolaises, tout aussi importantes que stratégiques, ne passent sous le contrôle de ce mouvement terroriste soutenu par le Rwanda et l'Ouganda. Aujourd'hui, les combats se rapprochent dangereusement de la localité Saké, située à une trentaine de kilomètres de la ville stratégique de Goma.
Pendant ce temps, ont-ils dénoncé, la force de l'East African Community (EAC) déployée depuis près de 3 mois en RD Congo observe passivement l'avancée des terroristes du M23. Dans certaines localités comme Kibumba et Rumangabo, les forces de l'EAC gèrent les entités avec les terroristes du M23 et protègent les assaillants des attaques des Forces Armées de la RD Congo qui peinent à faire le poids face au M23 en raison de l'infiltration et du faible soutien en munitions. Pire encore, les localités Congolaises sous contrôle des forces de l'EAC ne sont pas accessibles aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo, les mettant de fait dans une situation de balkanisation.
"Condamnons avec vigueur le récent mensonge d'État. En effet, le dernier communiqué des FARDC fait état de la présence d'éléments de l'armée rwandaise dans la force de l'EAC alors que notre ministre des affaires étrangères avait affirmé publiquement en septembre 2022 qu'aucun militaire rwandais ne serait déployés sur le territoire congolais dans le cadre de cette force régionale. Nous avions alerté fermement lors de nos précédentes communications du danger de lancer l'EAC, une force régionale composée entre autres de plusieurs pays, agresseurs de la RDC depuis de longues années, comme le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi et la Tanzanie ; Appelons les congolais.es où qu'elles/ils se trouvent à soutenir les populations de déplacés qui augmentent chaque jour et à se dresser comme un bouclier pour que Goma et d'autres localités ne tombent pas", lit-on dans leur déclaration rendue publique samedi 4 février 2023 à Kinshasa.
Et de poursuivre :
"Alors que plusieurs mois avant la chute de Bunagana, Felix Tshisekedi négociait avec des éléments importants du M23 en les logeant aux frais du contribuable congolais à Kinshasa, nous l'appelons, lui et son gouvernement, à s'abstenir de toutes formes de négociations avec les groupes armés à Bujumbura!; Plusieurs mois après la levée d'obligation de notification d'achat d'armes par le gouvernement congolais, nous espérons que la cargaison achetée, et qui avait du mal à être transportée, soit enfin arrivée à bon port pour protéger notre souveraineté territoriale des rapaces occidentaux et régionaux qui pillent le Congo avec la complicité de traîtres qui opèrent au sein de nos institutions, largement infiltrées jusqu'au plus haut sommet".
Ils ont attiré l'attention de la population congolaise sur le danger du narratif mensonger utilisé par Paul Kagame et ses partisans, qui consiste à manipuler l'opinion internationale en tentant de faire passer la RDC pour des bourreaux pratiquant un génocide; de même que l'argument de la menace FDLR pour justifier les incursions militaires musclées et meurtrières sur le sol congolais alors que cette milice n'existe pratiquement plus dans les forêts congolaises.
"Nous rappelons que notre dynamique est composée de militants panafricanistes qui encouragent largement l'unité et la valorisation de tous les peuples africains entre eux. Pour conclure, nous réitérons l'importance pour l'État Congolais d'adopter une stratégie nationale de Justice Transitionnelle en RDC afin d'obtenir la Justice, la vérité, des réformes institutionnelles profondes et d'octroyer des réparations aux victimes des atrocités et des crises qui secouent et détruisent notre pays depuis près de 3 décennies!", ont-ils ajouté dans leur déclaration.
Les rebelles du M23 continuent d'occuper plusieurs localités dans les territoires de Masisi et de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu. Cette situation n'a pas épargné des populations civiles résidant dans ce coin de la République Démocratique du Congo. Des centaines de personnes menacées par des combattants armés ont trouvé refuge dans et autour d'une base de la MONUSCO à Kitshanga.
Des tensions entre Kinshasa et Kigali persistent toujours, la question était au centre d'un sommet des États de l'Afrique de l'Est à Bujumbura. À l'issue de la réunion, les chefs d'Etats de plusieurs pays d'Afrique centrale et de l'Est ont appelé samedi à un "cessez-le-feu immédiat de toutes les parties" et un retrait de tous les groupes armés, "y compris les étrangers" dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette réunion des chefs d'Etat de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC, constituée de sept pays) à Bujumbura, la capitale du Burundi, intervenait en pleine recrudescence des violences dans l'est de l'immense nation d'Afrique centrale.
Clément MUAMBA