En décembre, les Congolais vont se rendre aux urnes pour élire leur prochain président. Au cours des deux précédentes élections, aucune femme n’a été portée à la tête du pays. Que faut-il pour qu’une congolaise occupe ce poste? Dans les universités de Kinshasa, des étudiantes ont livrés au Desk Femme d'Actualité.cd.
"C'est mon souhait pour les élections de 2023. Notre pays a été longtemps dirigé par des hommes politiques. La RDC ne manque pas des femmes politiques compétentes pour porter le poids de toute la Nation et répondre efficacement aux défis. Je crois qu'en 2023, si une femme postule à la présidentielle, il faut vraiment qu'elle soit votée autant par les femmes que par les hommes", espère Sandrine Nkashama, étudiante deuxième année de graduat en droit de l’Université Protestante du Congo (UPC)
Le même souhait est repris par Natacha Malonda, qui fait son entrée dans le monde universitaire à l'institut Supérieur de Commerce (ISC/Kinshasa). « Il suffit d'une volonté politique pour que la femme soit portée à la tête de la RDC », dit-elle
Et de renchérir, « la lutte pour l'égalité des sexes concerne aussi notre pays. Et je suis contente de savoir que nous avons vraiment fait des progrès. Il y a quelques années, nous n'avions pas beaucoup de femmes au niveau du gouvernement central. Aujourd'hui, nous avons des ministres femmes qui nous rendent très fiers. Ce sont pour moi des modèles qui prouvent que dans les prochaines années, nous aurons une première femme Présidente de la RDC et elle ouvrira la voie à toutes les autres" constate Bérénice Nkebolo, étudiante en première année de graduat Comptabilité.
Solidarité, Compétences et stabilité politique
Iragi-Sarah Biuma, Stéphanie Mpanda et Rodelle Bandoki viennent de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Gombe), de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC) et de l’Université pédagogique nationale (UPN). Chacune d’elle a un point de vue différent concernant l’élection d'une femme à ce poste.
"C'est la solidarité qui manque », s’exclame Iragi-Sarah Biuma, en terminales des sciences environnementales de l’Institut supérieur pédagogique (ISP/Gombe),
Et de poursuivre, « on dit que les femmes constituent la grande majorité de la population congolaise. Normalement, ce sont elles qui détiennent le vrai pouvoir en RDC. Malheureusement, les femmes qui postulent n'ont toujours pas décroché le nombre important des postes de prise de décisions. (...) Pour y parvenir donc, je pense qu'il va falloir encourager les femmes à voter pour les femmes lors des prochaines élections ».
A Stéphanie Mpanda de renchérir, "je pense qu'à des tels postes, il n'est pas question d'homme ou de femme en termes de sexes. Il est surtout question de personnes compétentes et prêtes à prendre la responsabilité de conduire le pays. Nous avons des défis sécuritaires et économiques importants. Si une personne se pointe aux élections en tant que candidat président et qu'elle répond aux critères. Notamment, un projet de société réalisable et adapté au contexte congolais, il va falloir lui donner une chance de diriger le Congo".
Faut-il croire à l’élection d’une femme Présidente de la RDC en 2023 ? Rodelle Bandoki soulève la question de la stabilité politique et soutient plutôt un second mandat pour le président actuel.
"Nous avons vécu la première passation pacifique du pouvoir il y a 4 ans. Celui qui est arrivé au pouvoir a pris de nombreuses initiatives et je pense qu'il faut lui accorder un second mandat. Non pas parce que nous devenons tous partisans de l'UDPS mais parce que le Congo a besoin d'une certaine stabilité politique. Si un nouveau président vient à prendre le pouvoir, nous risquons de repartir à zéro et non de faire la continuité du pouvoir. Je souhaite vraiment que le Congo avance d'abord avec ce Chef de l'Etat pour le prochain mandat, ensuite les élections feront qu'un autre président prenne le pouvoir », a-t-elle expliqué.
Prisca Lokale