Le recteur de l’Unikin rassure : « transformer le syllabus en ouvrage obligatoire est inadmissible »

Le professeur Jean-Marie Kayembe, recteur de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), a rassuré sur la vente du syllabus aux étudiants par certains professeurs. La pratique a été bannie dans l’instruction académique depuis près deux ans maintenant. A la place, une connexion internet gratuite a été fournie dans les sites universitaires pour permettre la recherche.

Pour contourner le fait, certains professeurs considéraient plutôt ce qui, autrefois, était dit syllabus, comme étant un ouvrage, que les étudiants devraient se procurer coûte que coûte. D’autres en ont fait même la condition pour réussir ou passer l’examen ou quelque épreuve que ce soit. Ce que le recteur de l’Unikin a tout simplement qualifié d’inadmissible.

« Certains appellent le syllabus, aujourd’hui, ouvrages. Je serais plus à l’aise si un ouvrage se retrouvait dans les étalages de Saint Paul en ville ou de Saint Pierre dans une boutique quelque part. Transformer le syllabus en ouvrage qui devient obligatoire, cela est inadmissible », a dit le Professeur Jean-Marie Kayembe, au cours de l’émission Le débat de Top Congo FM, en public, au bâtiment administratif.

Il a aussi rassuré que le comité de gestion veille à ce que cette mesure soit respectée par tous les professeurs. Aussi, a-t-il souligné qu’il y a déjà eu des professeurs convoqués, reçus régulièrement par le comité de gestion, sur ce sujet précis et des professeurs sanctionnés.

Le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) a interdit, dans un communiqué du 8 juillet 2021, la vente des syllabus, y compris dans sa forme de « droit d’auteur ». Il a rappelé que tout enseignant a l’obligation de mettre à la disposition de la faculté ou la section la version électronique de chaque cours lui attribué. Cette dernière instance le remettra à la disposition des étudiants, sans condition.

Il avait également brandi les menaces qui pèsent sur les contrevenants : suspension ou perte du mandat pour les membres du comité de gestion, suspension ou perte de fonction pour les autorités décanales, retrait de la charge horaire ou révocation pour les enseignants. En mai 2022, quatre enseignants de l'Université de Kisangani ont été suspendus pour vente présumée des syllabus. Il s’agissait d'un professeur et de trois chefs de travaux.

Cette disposition a été reprise également dans l’instruction académique n°022 portant directives relatives à l’année académique 2020-2021. Il y est prohibé la vente des syllabus, des interrogations et des TP.

Emmanuel Kuzamba