Trypanosomiase: la RDC, pays affecté à 70% au monde s'apprête à lancer une campagne contre cette endémie pour atteindre zéro cas d’ici 2030

La RDC va lancer le 30 janvier prochain une campagne de sensibilisation sur la prévention contre la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA) communément appelé la « maladie du Sommeil ». Cette maladie parasitaire grave touche le système nerveux central et entraîne un affaiblissement sévère et une altération du cycle veille-sommeil. Elle est presque toujours mortelle en l’absence de traitement. Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques Mbungani a, en marge de cette campagne, accordé une interview à la presse congolaise, au cours de laquelle il a présenté la situation de cette maladie tropicale en RDC. Il a également défini la politique sanitaire du gouvernement qui pour éliminer cette endémie et surtout atteindre l’objectif Zéro cas d’ici 2030, selon les recommandations de l’OMS. 

Le 30 janvier, la RDC célèbre la Journée nationale de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine, dite maladie du sommeil. Qu’est-ce que la trypanosomiase ?

C’est une des maladies tropicales négligées transmises et causée par la mouche Tsé-tsé et qui demeure un problème de santé publique en République Démocratique du Congo.

Comment se présente le taux de prévalence de la maladie au niveau de notre pays ?

LA RDC est le pays le plus touché par la maladie du Sommeil. Elle représente en elle seule un taux de 70% de cas mondial de la THA. Le pays est plus prévalent.

Quelle est la politique sanitaire du gouvernement pour éliminer cette endémie ?

Pour atteindre son élimination dans le monde, des efforts particuliers doivent également être faits en RDC. C’est pourquoi, le gouvernement de la république avec ses partenaires techniques et financiers a pris l’engagement d’accompagner le pays afin d’éliminer la THA d’ici 2030.  Pour concrétiser cette volonté politique, le gouvernement a décrété une Journée nationale de la THA, chaque 30 Janvier. Au cours de cette date, toute la communauté luttant contre la THA se réunit pour évaluer la situation de la maladie, réfléchir sur la feuille de route de son élimination et booster l’engagement de la communauté par des actions de sensibilisation. Appuyer cette activité, c’est investir aussi à la couverture santé universelle parce que le traitement de cette maladie est gratuit. 

Est-ce qu’on peut parler des avancées par rapport aux stratégies mises en place dans le cadre de la prise en charge de la THA ?

Des progrès considérables ont été réalisés par le gouvernement, à travers le ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, et l’ensemble de ses partenaires. Notamment, sur le plan diagnostic avec la mise en place des tests rapides qui ne dépendent pas de la chaîne de froid. Aujourd’hui, le test de confirmation est très sensible. A l’exemple de la mini-colonne. Sur le plan thérapeutique, il y a eu une mise en place de traitement oral efficace avec moins d’effets secondaires en lieu et place de traitement avec l’arsobal qui combattait de 2 à 10 % de la maladie.  De nos jours, l’accès au traitement est devenu facile grâce aux subventions des partenaires. Ces progrès s’inscrivent dans le cadre de la couverture santé universelle.   

Comment entrevoyez-vous l’avenir du pays dans la lutte contre l’endémie ?

L’histoire nous montre que malgré ces avancées significatives, tout relâchement nous amènera vers une recrudescence de cette maladie comme fut le cas dans les années 60 et 98. Ce qui amène à dire que ses efforts doivent être maintenus pour atteindre l’objectif zéro en 2030. L’implication multisectorielle de tous s’avère nécessaire. 

Avez-vous un message particulier à adresser aux Congolais et aux partenaires de votre ministère?  

Nous lançons donc un appel vibrant à toute la communauté qui se trouve dans les aires de santé à risque, d’aller se faire dépister et de s’approprier la lutte. Nous encourageons les parties prenantes à continuer d’appuyer cette lutte et nous remercions les partenaires techniques et financiers ainsi que les bailleurs de fonds.