Des mercenaires à Goma ? Le gouvernement dément et apporte un éclairage sur la présence d’experts étrangers

Ph. ACTUALITE.CD

Plusieurs réseaux d’influence basés au Rwanda particulièrement accusent les FARDC d’avoir recruté des mercenaires et de les avoir déployés dans l’Est de la RDC. Certains évoquent même la présence du Groupe Wagner, l’organisation paramilitaire dans les sillages de l'homme d'affaires Evgueni Prigojine, un proche du président russe Vladimir Poutine. Ce mercredi, le gouvernement a apporté quelques réponses.

« A Londres, le président avait répondu clairement à cette question. Il avait dit que la RDC ne va pas recourir à une milice pour résoudre un problème des milices, mais la RDC comme un Etat souverain est en droit d’organiser sa défense », a dit à Kinshasa Patrick Muyaya, ministre congolais de la communication et des médias.

Il a évoqué la maintenance des avions militaires:  « Lorsque nous avons des avions Sukhoi, il y a un personnel technique qui doit les entretenir. Et si nous ne disposons pas de la main d'œuvre, qu’est-ce que nous faisons? Lorsque la République a besoin de former ses militaires, on a besoin d’instructeurs et que nous avons des compétences notamment des anciens de la légion française. Est-ce qu’on va se priver de recourir aux moyens qui vont nous permettre d’assurer la formation de nos militaires ».

Selon diverses sources croisées, la société Agemira RDC, filiale d’une autre société enregistrée à Sofia (Bulgarie), et dirigée par Olivier Bazin, un opérateur français actif dans le business des équipements militaires, gère la maintenance des aéronefs des FARDC, confirme le cabinet du ministre de la communication et des médias. Agemira RDC s’occupe à Goma de deux Sukhoi Su-25 et de deux hélicoptères d'attaque Mi-24. Toujours à Goma, est actif un ancien légionnaire français Horatiu Potra. Lui et ses hommes offrent également leurs services. Ces renseignements confirmes les informations données également par le média africaintelligence.fr.

« Tout cela procède de la mauvaise campagne parce qu’on veut à tout prix écarter l’attention de la communauté internationale de la responsabilité du Rwanda, à travers le M23, dans l’agression de la RDC, dans le massacre de Kishishe. On a impunément tué des congolais par des militaires qui parlaient anglais », a ajouté Patrick Muyaya.

Les FARDC affrontent le M23 soutenu par Kigali au Nord-Kivu. Malgré la pression internationale, la présence de la mission onusienne et de la force régionale de l’EAC, ce mouvement que Kinshasa qualifie de terroriste occupe et administre encore une grande partie du territoire de Rutshuru.