RDC: poursuite des combats au nord de Goma

Les combattants du M23 à Kibumba
Les combattants du M23 à Kibumba

Des affrontements ont opposé vendredi l'armée congolaise, appuyée par des groupes d'autodéfense, aux rebelles du M23 au nord de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, selon des sources locales.

Les combats se sont concentrés à Bwiza, localité du territoire de Rutshuru où est située la dernière position de l'armée congolaise dans la zone, selon des habitants joints par téléphone. 

"Depuis 5H00, il y a des violents combats à Bwiza et Chumba" et des "détonations d'armes" étaient entendus, poussant la population à fuir vers Kitshanga, a déclaré à l'AFP Célestin Bahinyehu, président de la société civile de Bishusha, territoire de Rutshuru. La ville de Rutshuru est située à environ 70 km au nord de Goma.

Une source militaire congolaise a confirmé à l'AFP ces combats, accusant les rebelles du M23 d'avoir "attaqué" leur position à Bwiza. La rébellion a démenti, via son porte-parole militaire Willy Ngoma, affirmant au contraire qu'elle avait repoussé une attaque des forces armées congolaises.  

Dans cette zone, proche des frontières ougandaise et rwandaise, une coalition de milices d'autodéfenses congolaises s'affrontent depuis des jours aux rebelles du M23 afin d'empêcher ces derniers de se diriger vers Goma, ville de plus d'un million d'habitants et capitale de la province du Nord-Kivu.

Rébellion pro-Kigali vaincue en 2013, le M23 a conquis au cours des derniers mois de vastes pans du territoire du Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda, progressant jusqu'à quelques dizaines de kilomètres de Goma. 

Cette offensive a ravivé les tensions historiques entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir et de combattre à côté de M23. Ce que Kigali dément, accusant à son tour l'armée congolaise de collusion avec les FDLR, rébellion hutu rwandaise.

Des initiatives diplomatiques ont été lancées pour tenter de résoudre la crise de l'est de la RDC, en proie à des violences depuis près de 30 ans, en raison de la présence des dizaines de groupes armés nationaux et étrangers. Et une force régionale est-africaine, dirigée par le Kenya, est en cours de déploiement. 


AFP avec ACTUALITE.CD