Interrogé sur ce que pense le gouvernement congolais à la suite des nouvelles sanctions de l'Union Européenne contre certaines personnes en raison de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya a indiqué que les sanctions sont toujours bonnes lorsqu'elles peuvent aider à régler des problèmes.
Toutefois le porte-parole du gouvernement espère voir ces sanctions toucher réellement le régime du Rwanda. Il a déploré le fait que l'UE qui connaît les agissements du Rwanda en RDC ne pouvait pas faire un tel don au régime de Kigali bien que celà date de longtemps.
"Les sanctions sont toujours bonnes dès lors qu'elles peuvent aider à régler les problèmes, à éviter que le mal se répète, nous espérons que l'Union Européenne ira plus loin en sanctionnant le Rwanda. Malheureusement ce qui se passait la semaine dernière a été très mal perçue en République Démocratique du Congo et à raison parce-que l'Union Européenne est au courant des agissements du Rwanda en RDC, elle aurait pu retenir où elle aurait pu geler l'assistance qui était prévue depuis des longs mois mais bon il semble que c'est la diplomatie", a réagi vendredi 9 decembre 2022 Patrick Muyaya devant la presse lors de la présentation du livre blanc sur les massacres commis à l'Est de la RDC par la coalition M23/RDF
Et d'ajouter :
"Nous espérons que le moment venu, l'Union Européenne tirera les conséquences y compris pour ce qui concerne le Rwanda et pour tout ce qui concerne tous les officiers qui sont concernés par les massacres qui ont eu lieu à l'est de la République Démocratique du Congo et donc les sanctions sont les bienvenues, nous espérons qu'elles pourront encore venir d'avantage de l'autre côté"
Le Conseil de l’Union européenne a décidé jeudi dernier d'ajouter huit personnes à la liste des personnes faisant l'objet de mesures restrictives en raison de la situation en RDC. Willy Ngoma, porte-parole du Mouvement du 23 mars/Armée révolutionnaire congolaise (M23/ARC), est parmi les sanctionnés. Selon l’UE, en raison de ses fonctions dirigeantes au sein de ce mouvement soutenu par Kigali, Willy Ngoma contribue, à travers ses fonctions, à l’instabilité et à l’insécurité en RDC.
Le seul homme politique présent sur cette liste est Justin Bitakwira. L’ancien ministre est sanctionné suite à ses discours publics. « Il a, de manière répétée, incité à la violence et encouragé la discrimination et l’hostilité à l’égard de la communauté Banyamulenge, ciblée et attaquée par des groupes armés », dit le conseil de l’UE.
Parmi les étrangers, il y a Alain Goetz. C’est un homme d’affaires qui est le bénéficiaire effectif et l’ancien directeur de la société African Gold Refinery Ltd., enregistrée en Ouganda. Depuis 2016, African Gold Refinery Ltd. a reçu, acheté, raffiné et commercialisé de l’or illicite provenant de mines en RDC contrôlées par des groupes armés non gouvernementaux, dont les Maï-Maï Yakutumba et les Raïa Mutomboki, qui sont impliqués dans des activités de déstabilisation dans la province du Sud-Kivu, explique l’UE.
Au total, 17 personnes font désormais l'objet de mesures restrictives de l'UE, qui ont été prorogées jusqu'au 12 décembre 2023 et consistent en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'UE et un gel des avoirs. En outre, il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l'UE de mettre des fonds à la disposition des personnes inscrites sur la liste
Clément MUAMBA