L’eurodéputé Marc Botenga s’est fait remarquer le 23 novembre à Strasbourg, au cours du débat en plénière sur les déplacement forcé de personnes en raison de l'escalade du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo. La vidéo de son intervention a fait le tour du web congolais.
« Monsieur le Président, il est avéré maintenant, depuis des années, même par les Nations unies, que le gouvernement rwandais soutient les rebelles du M23 au Rwanda. Des rebelles qui sèment la terreur et la mort en République démocratique du Congo, notamment à l’est, où ce conflit a déjà fait des millions de morts. Nous savons donc toute la responsabilité du gouvernement rwandais », a souligné ce membre du groupe de la gauche au Parlement européen (GUE/NGL).
Ce membre du Parti du Travail de Belgique s’est particulièrement interrogé sur l’attitude et le comportement de l’UE: « Et alors, que fait l’Union européenne? Que font les pays européens? On s’attendrait à des sanctions. C’est la réponse que l’Union européenne a souvent quand on voit ce genre d’action de la part d’un pays contre un autre. Mais non, non. Les gouvernements européens décident aujourd’hui de renforcer leur coopération militaire avec le Rwanda. La France, notamment, annonce un renforcement de sa coopération militaire ».
Pour le contexte, le Conseil de l’Union européenne a annoncé avoir adopté cinq mesures d’appui au titre de la facilité européenne pour la paix (FEP). La Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, le Liban, la Mauritanie et le Rwanda qui a déployé ses forces au Mozambique sont bénéficiaires de ces fonds.
« L’Union européenne va donner 20 millions au Rwanda pour sa participation au Mozambique. Et les États-Unis, vous le savez depuis longtemps, sont un partenaire très important du Rwanda. Tandis que vous savez qu’aujourd’hui, si un État veut vendre des armes à la République démocratique du Congo, il doit le notifier aux Nations unies, ce qui ralentit, voire empêche évidemment la livraison des armes à un pays trop souvent et si souvent agressé », a déclaré Marc Botenga.
Et d’ajouter:
« Cette politique – où on dit en mots, en paroles que nous respectons la souveraineté congolaise, mais en réalité, notre politique l’entrave et la sape – est inacceptable. Il faut cesser ça tout de suite parce que nous avons besoin, et les Congolais ont besoin, de paix aujourd’hui ».
A Kinshasa, l’épiscopat catholique a dénoncé également cette « hypocrisie ». La décision est également désapprouvée par Denis Mukwege. Le Prix Nobel de la Paix s’est dit scandalisé.