RDC : "Dan Gertler doit être poursuivi et ses biens saisis au lieu de négocier avec lui et de lui servir d’avocat" (Jean-Claude Mputu)

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Dan Gertler, homme d'affaires Israélien. Ph. Droits tiers.

La société civile congolaise continue de réclamer la publication du contrat signé entre le gouvernement et la société Ventora de l'homme d'affaires Israélien, Dan Gertler. Ladite publication qui devrait déjà avoir lieu le 25 novembre passé a été repoussée à une date ultérieure. Le Fonds Monétaire International (FMI) insiste sur la nécessité de rendre public ce contrat. Ce contrat a permis, selon les autorités congolaises, à l’Etat de récupérer des actifs miniers et pétroliers, estimés à 2 milliards de dollars en échange notamment d’abandon des poursuites. Que le pense la synergie Congo N'est Pas à Vendre (CNPAV) sur la publication de ce contrat ? Jean-Claude Mputu, porte-parole du CNPAV répond à nos questions. 

Sous la pression du FMI, le gouvernement et la présidence ont promis de publier le Contrat Gertler. Quelle est votre réaction ?

Si la situation n’était pas aussi grave, ça prêterait à sourire, car voici des personnes qui, il n’ y a pas si longtemps nous traitait d’agents des capitalistes parce que l’on demandait le respect de nos propres lois, notamment du Code minier en exigeant la publication de ce contrat. Nul n’a oublié tous les prétextes évoqués et là subitement parce que le FMI le demande ils se disent prêts à le faire. Nous attendons alors la publication.

Que continuez vous à reprocher à ce contrat ?

C’est que nous avons toujours dit que ce contrat est non seulement déséquilibré pour la RDC mais qu’en plus il est un danger pour notre pays car Gertler cet homme corrompu met en danger notre pays et nos autorités en signant un accord avec une personne sous sanctions pour des faits de corruption chez nous ont non seulement participer à la violation de dites sanctions mais ont prouvé qu’en fait que les slogans anti-corruption c’est du pipeau. Gertler doit être poursuivi et ses biens saisis en RDC au lieu de négocier avec lui et de lui servir d’avocat. J’ai honte pour mon pays de nous voir servir d’avocat à un homme que le propre directeur du cabinet adjoint du chef de l’État a qualifié d’un principal architecte de la prédation et de la corruption dans notre pays.

La preuve indirecte que ce contrat a été mal négocié et n’est pas ce contrat de siècle qu’on a essayé de nous vendre, c’est qu’on parle aujourd’hui de renégociation…, la preuve par absurde que toute la campagne montée autour de ce contrat n’a été que de la poudre aux yeux. C’est tellement triste de donner de l’argent à Gertler au moment où le pays a besoin de l’argent pour faire face à l’agression dont notre pays est victime.

Qu’attendez-vous aujourd’hui du gouvernement ?

Rien de nouveau que ce que nous avons toujours demandé, l’annulation simple de ce contrat et des poursuites judiciaires contre Dan Gertler et tous ses complices. Il est juste incroyable que dans ce contrat le gouvernement puisse donner encore de l’argent à Gertler et que l’impunité continue.

Le Congo n’est pas à vendre espère aujourd’hui que la pression du FMI va pousser le président de la République à prendre ses responsabilités pour non seulement annuler ce contrat mais aussi sanctionner tous ceux qui ont contribuer à cette escroquerie de plus. Il est temps que les criminels en cols blancs qui peuplent nos administrations commencent à répondre de leurs actes.

Un dernier mot peut-être ?

Oui. Publier les contrats miniers est une exigence du code minier et des principes de l'ITIE et cela répond à plusieurs exigences de bonne gouvernance. Donc, je voudrais mettre deux en avant. Le principe de transparence et de la redevabilité vis-à-vis du citoyen.  Chercher à les contourner comme l'ont fait la présidence et le gouvernement est illégal et constitue une violation flagrante de la loi et une présomption de culpabilité. Actuellement nous entendons que plusieurs accords sont en négociations ou conclus dans le secteur des ressources naturelles, notamment avec une société appelée AJN qui avaient déjà voulu escroquer la Sokimo avec la complicité des anciens dirigeants. Nous y sommes attentifs et exigeons la transparence et la redevabilité totales sur ces accords. Nos autorités doivent apprendre respecter nos lois et à être redevables vis-à-vis du peuple au nom et pour l'intérêt de qui ils sont censés travailler. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui.