"Depuis trois ans, nous sonnons l'alarme sur les taux de vaccination en déclin, et le risque accru pour la santé des enfants dans le monde", a déclaré dans un communiqué Ephrem Tekle Lemango, en charge des programmes de vaccination à l'Unicef. "Nous avons une fenêtre de tir serrée pour regagner le terrain perdu", a-t-il prévenu.
A cause du Covid-19, "les programmes d'immunisation ont gravement été affectés", a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Derrière chaque statistique dans ce rapport, se trouve un enfant à risque face à une maladie évitable."
En 2021, quelque 40 millions d'enfants ont manqué une dose de vaccin contre la rougeole - la première dose pour 25 millions d'entre eux, et la deuxième pour 14,7 millions -, selon ce rapport commun de l'OMS et des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).
Le taux mondial de couverture vaccinale pour la première dose est ainsi au plus bas depuis 2008.
Parmi les pays comptant le plus grand nombre d'enfants non immunisés se trouvent le Nigeria, l'Inde, la République démocratique du Congo, l'Ethiopie et l'Indonésie.
La rougeole, une infection virale très contagieuse contre laquelle il n'existe pas de traitement une fois infecté, tire son nom des plaques rouges qu'elle provoque sur le corps, en plus notamment de fortes fièvres et de possibles complications pulmonaires.
Une couverture vaccinale très élevée est nécessaire afin d'atteindre une immunité collective.
Le rapport estime à 9 millions le nombre de cas dans le monde en 2021, dont 128.000 décès. Au total, 22 pays ont connu des épidémies importantes l'année dernière, notamment en Afrique et au Moyen-Orient.
Le nombre d'infections a baissé de façon spectaculaire depuis les années 2000, mais le nombre de cas et de décès estimés était plus élevé en 2021 qu'en 2020, selon ces travaux.
En avril, l'OMS avait prévenu que les cas signalés de rougeole avaient explosé de près de 80% au cours des deux premiers mois de 2022, par rapport à la même période l'année précédente.
"Il n'y a pas de temps à perdre, nous devons travailler urgemment pour nous assurer que ces vaccins vitaux arrivent jusqu'à chaque enfant", a déclaré Elizabeth Cousens, présidente de la Fondation pour les Nations unies.
AFP avec ACTUALITE.CD