RDC : " si Kagame s'énerve aujourd'hui, c'est parce que l'état de siège a fait un travail de titan " (Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC)

Sylvain Ekenge
Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC

Le Général major Sylvain Ekenge Bomusa Efomi, porte-parole des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a rejeté, devant la presse, samedi 5 novembre, les allégations selon lesquelles l'état de siège est un échec depuis sa proclamation par le chef de l'Etat dans la partie Est de la RDC. Pour le successeur de Léon Richard Kasonga, l'état de siège a permis de boucher plusieurs trafics illicites des minerais en partance du Rwanda d'une manière frauduleuse.

Sylvain Ekenge Bomusa Efomi affirme que l'attitude actuelle de Paul Kagame fait suite aux effets de l'état de siège qui ont affecté les activités économiques au Rwanda.

" Il n'y a que les aveugles qui ne savent pas voir mais parfois les aveugles savent écouter et palper les réalités avec leurs mains et les autres sens. Si Kagame s'énerve aujourd'hui, c'est parce que l'état de siège a fait un travail de titan. Fraude fiscale, on a bloqué ça, la fraude douanière, le trafic des minerais, les usines de Kagame sont en train de fermer, c'est le résultat de l'état de siège. Si vous allez aujourd'hui dans le Masisi (Nord-Kivu) malheureusement l'insécurité commence à rentrer puisqu'on a du désengager les unités qui étaient dans le Masisi pour les orienter vers Rutshuru pour faire face à la menace Rwandaise ", a-t-il répondu à la question de savoir pourquoi pendant l'état de siège la RDC perd beaucoup de ses localités qu'avant l'état de siège.

Et d'ajouter :

" Mais aujourd'hui, la route Sake, Masisi, Walikale, c'est depuis plus de 20 ans, et si vous allez à Walikale aujourd'hui vous allez constater que cette population se dit appartenir au Nord-Kivu seulement par le nom. La population ne vit que de la province de Tshopo parce que cette route n'existe pas et on est en train de rouvrir cette route là par les fonds propres générés par l'état de siège, l'état de siège, qui a doublé les recettes puisqu'on a trouvé que le gouvernement provincial mobilisait 1 million USD/mois mais nous on est arrivé à doublé à 2 millions là où les gens disaient mes électeurs ne paient pas cette taxe, nous on a dit non, il faut payer les taxes, nous on a dit un bon citoyen doit s'acquitter de ses obligations fiscales ". 

Pour le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, il ne faut pas voir l'état de siège sous l'aspect de zéro mort et zéro violence. À l'en croire, depuis la mise en place de cette mesure d'exception, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles, il y a aussi des points positifs.

" On ne dira jamais que l'état de siège a été un échec parce que nous n'avons peut-être pas la même grille de lecture et au-delà de toutes les informations que nous vous donnons peut-être qu'il y a des aspects que vous vous ne considérez pas. Regardons-nous dans les yeux dans quel état se trouve notre pays ? Le problème de sécurité perdure depuis 20, 25 ans, les solutions se construisent, c'est jamais des générations spontanées, ne regardez pas l'état de siège dans le prisme de zéro mort immédiatement, zéro trouble immédiatement, c'est un objectif avec lequel on a commencé avec lequel on a connu des progrès mais malheureusement, c'est peut être pas dans l'ADN de métier des journalistes de parler des choses positives lorsqu'elles marchent. Vous n'allez pas nous dire que depuis que l'état de siège a commencé, il n'y a jamais eu de bonnes nouvelles. Il y en a mais qui malheureusement ne font pas toujours l'objet de l'intérêt des médias où des ONG parce que ce n'est pas dans leur ADN. Des routes qui étaient jadis inaccessibles ont été ouvertes par l'armée, le trafic a repris ", a soutenu le porte-parole du gouvernement au cours de cet échange conjoint avec le porte-parole des FARDC.

Plusieurs voix s'élèvent pour exiger la levée de l’état de siège au profit d'autres stratégies pour combattre l'insécurité dans ce coin de la RDC. Pour certains élus du coin et acteurs de la société civile, cette mesure n'a pas donné des résultats escomptés.

Lors de la dernière rencontre avec les députés nationaux et sénateurs des provinces concernées, le Président Félix Tshisekedi avait promis la tenue d'une table ronde pour tabler sur l'avenir de cette question. D'après le porte-parole du gouvernement qui avait fait le compte rendu, la tenue de cette table ronde est envisagée au mois de novembre de l'année en cours.

Clément MUAMBA