COGEP et ODEP dénoncent la politisation des entreprises du portefeuille de l’Etat: la totalité des personnes nommées mandataires en septembre proviennent des partis politiques, soutiennent les deux organisations 

Service infographie ACTUALITE.CD
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La Coalition pour la Gouvernance des Entreprises Publiques(COGEP) et l’Observatoire de la Dépense Publique(ODEP), deux Réseaux de la société civile congolaise travaillant pour l’amélioration de la gouvernance des finances publiques et des entreprises publiques, se disent préoccupées par les nominations opérées dans les entreprises publiques à travers les Ordonnances rendues publiques du  Septembre 2022. 

Les deux structures disent avoir analysé et constaté que la totalité des personnes nommées  mandataires proviennent des partis politiques membres de la Coalition au pouvoir.

« La désignation des mandataires des entreprises publiques sur base des critères politiques est en réalité, un acte de privation du droit d’accès aux fonctions publiques reconnu à tous les   citoyens congolais », a souligné Maître Daudet KITWA, Coordonnateur de la COGEP. 

D’après les deux organisations, ces nominations viennent renforcer la politisation des entreprises du portefeuille de l’Etat tant décriée. Cette politisation  accentue la discrimination contre d’autres congolais et viole  l’article 13 de la Constitution, ajoutent-elles.

« Nous attirons l’attention du Gouvernement Congolais et des citoyens Congolais sur le fait que les mandataires publics proposés et nommés sur base des critères politiques rendent compte aux partis ou regroupements politiques plutôt qu’au peuple congolais, propriétaire légitime des Entreprises du portefeuille de l’Etat », a souligné le Professeur Florimond MUTEBA, Président de l’ODEP. 

La COGEP et l’ODEP appellent les députés nationaux  et les sénateurs à s’approprier et à voter en toute urgence l’avant-projet de loi initié par les deux Réseaux sur la modification de la loi n° 08/010 du 07 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du portefeuille de l’Etat, concernant notamment les conditions et critères d’accès au mandat public dans les entreprises du portefeuille de l’Etat.

Ce n’est pas la première fois ces pratiques sont dénoncées. Le député Claudel-André Lubaya avait appelé en 2011le nouveau pouvoir à sortir de la spirale lancée depuis le dialogue inter congolais de Sun City. Laquelle dynamique considérait les entreprises publiques de la mangeoire politique, butin à partager entre clans politiques au détriment de l'intérêt général et au mépris des principes universels de gouvernance d'entreprise et des bonnes pratiques en la matière.

Ces pratiques se remarquent dans un contexte marquée par la faiblesse du secteur étant donné que de manière générale, les entreprises publiques sont presque toutes déficitaires, fortement endettées avec une prédominance de la dette sociale, et en ce cessation de paiement. Elles sont en grande partie en faillite virtuelle, avait déclaré en septembre 2021 Adèle Kahindo, Ministre d’Etat, Ministre du Portefeuille, brossant un tableau très sombre des entreprises publiques.