La rentrée scolaire a été perturbée ce lundi 5 septembre 2022, dans plusieurs écoles de Rutshuru-centre (Nord-Kivu). À la base, la manifestation des centaines d’enfants déplacés qui revendiquent le retour dans leurs entités occupées, depuis près de trois mois, par les rebelles du mouvement du 23 mars (M23), appuyés par le Rwanda. Selon Jean Claude Mbabanze, président de la société civile de Rutshuru, les enfants déplacés mettent la pression pour leur retour dans leurs milieux afin de reprendre le chemin de l’école.
Les écoles n’ont pas rouvert leurs portes lundi à Bunagana et dans plusieurs villages sous occupation du M23.
« Les enfants des déplacés ont manifesté pour exiger que les FARDC puissent faire leur travail et libérer leurs entités afin qu'ils aillent étudier chez eux. Ils étaient rassemblés au bureau de l'administrateur du territoire à Rutshuru centre, d'autres au bureau de la chefferie de Bwisha, d'autres encore ont sillonné dans la cité pour sortir ceux qui étudiaient déjà. Il n'y a pas de rentrée à Bunagana et dans d'autres entités occupées par les rebelles parce que pour qu'il y ait rentrée, il faut des enseignements, des directeurs d'écoles et même des élèves. Pourtant, tous sont déplacés. Il n'y a même pas de fournitures scolaires. Tout ce qu'on demande, c'est la libération de Bunagana et de toutes les autres entités occupées par l'ennemi », a dit à ACTUALITE.CD Jean Claude Mbabanze, président de la société civile de Rutshuru.
Sur le terrain, la guerre s’enlise. L’armée et le M23 semble observer une trêve alors que des voix s’élèvent afin de demander aux FARDC de libérer les zones sous occupation.
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L'administrateur militaire du territoire de Rutshuru, le Colonel Bakole Nyengele Luc Albert, affirme que les dispositions sont prises pour que les enfants déplacés reprennent le chemin de l’école, en attendant la libération de leurs entités des mains du M23. «Ils sont venus réclamer leur retour chez eux» a-t-il dit.
« En tant que parents, nous devons trouver une solution urgente en attendant que la situation se normalise, et ça va se normaliser. Pendant ce temps, les enfants et leurs enseignants sont ici. Ils sont tous des déplacés ici. On doit trouver une solution. Il y a certaines salles des classes qui sont toujours occupées par les déplacés mais dans d'autres écoles, il y a la rentrée. En attendant, on a déjà construit quelques abris. Les ONG sont en train de construire d'autres abris. L'armée fait son travail également. Dès que l'armée finit son travail, ils vont rentrer calmement chez eux », souligne l’administrateur du territoire de Rutshuru.
La rébellion du M23 occupe depuis maintenant près de trois mois la cité de Bunagana, frontalière avec l'Ouganda. Elle y a déjà installé son administration locale auprès des habitants qui ont regagné le milieux, bravant ainsi toute peur, faute de mauvaises conditions de vie dans leurs lieux de refuge.
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Jonathan Kombi, à Goma