Ancienne commissaire de la province de l’Ituri, Pétronille Vaweka Rutaya a procédé le 28 août, au lancement à Kinshasa d’un centre des « Femmes engagées pour la Paix en Afrique » (FEPA). Essentiellement nourri par son expérience de médiatrice, ce projet a surtout pour ambition de doter la RDC d’un institut dédié à la paix.
FEPA est également une occasion de faire la promotion des expertes, souvent oubliées dans la résolution des conflits au niveau local et continental fait savoir son initiatrice qui explique:
« Nous avons de nombreux objectifs. Dans un premier temps, nous allons former des membres du centre sur les types des conflits et leur résolution. Nous allons maintenir les séances de remise à niveau ou de renforcement des capacités de nos membres. Ensuite, nous allons lancer la sensibilisation et l’éducation des jeunes, dont la plupart sont nés dans les zones des conflits (dans l’Est de la RDC particulièrement). Les enfants qui sont nés au cours de ces deux décennies de guerre, quels sont leur projet de vie ? Que pensent-ils devenir ? Nous allons recourir aux méthodes simples pour étendre ce projet aux écoles (primaires et secondaires), au niveau des universités et des instituts supérieurs. Plus tard, nous allons approcher des agents de services publics, nous allons y aller graduellement. Le projet pourra également toucher les frontières du pays, atteindre la région des grands lacs et l’Afrique entière ».
Le centre entend également puiser dans l’histoire de l’Afrique, des méthodes utilisées par ses aïeux pour résoudre des conflits qui opposaient les communautés, pour « les exploiter dans la mesure du possible ».
« Nous allons travailler avec des femmes, des hommes. Parce que les conflits sont inhérents à la vie humaine. Tout le monde y est impliqué. Et je le dis encore une fois, la violence est le dernier recours lorsque tous les efforts de négociations n’ont pas marché, ou lorsqu’un conflit n’a pas été géré. (…) Souvent dans la résolution des conflits, la gestion, la protection et la résolution, nous sommes parvenues au constat selon lequel le rôle et la place de la femme ne compte pas. Des initiatives de paix mises en place autant par les gouvernements que dans le secteur privé, mais la participation des femmes est peu effective. Nous voulons travailler en même temps dans la promotion des expertes médiatrices de paix »
Par ailleurs, FEPA compte également travailler avec d’autres organisations œuvrant dans la paix et la médiation des conflits en RDC. Après l’étape du lancement, il va se pencher sur la prise de contacts avec ces structures à Kinshasa et dans les autres provinces.
Prisca Lokale