La mission de l’organisation des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) ne s’est pas retirée de Butembo (Nord-Kivu), contrairement à ce qu’a annoncé ce jeudi 18 aout le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima lors d’un point de presse au terme de son séjour de trois jours dans cette ville d’où sont parties les manifestations anti-Monusco. Selon Ndeye Khady Lo, porte-parole intérimaire de la Monusco, celle-ci procède plutôt à l’évacuation du matériel et de son personnel de Butembo vers d’autres sites, notamment Beni.
« Nous ne quittons pas Butembo. Il s’agit d’un redéploiement de certains de nos matériels sur un autre site. Nous sommes toujours engagés à soutenir les FARDC à Butembo et partout ailleurs dans le Nord-Kivu », précise Ndeye Khady Lo.
Jeudi matin, dans une conférence de presse tenue à Butembo, Constant Ndima a annoncé le retrait de la Monusco de Butembo. Il a révélé que l’essentiel du personnel de cette mission a déjà quitté Butembo et les quelques matériels qui y restent encore seront à bientôt convoyer vers Beni. Il en a ainsi appelé à la cessation des manifestations ayant conduit aux violences les deux dernières semaines dans la ville.
« La Monusco est déjà partie. Pour les équipements encore dans la ville, nous allons nous réunir à Goma avec les responsables de la mission pour voir comment les évacuer. (…) Les quelques personnels qui restent encore aujourd’hui à Butembo, je vous annonce que nous sommes en train de nous préparer à ce que (leur retrait) soit apaisé. Ils seront encadrés par les forces de défense et de sécurité pour les évacuer. Ils seront en train de sortir, et je ne vois aucune raison pour qu’il y ait encore des troubles ou des violences en ville de Butembo », a déclaré le gouverneur militaire Constant Ndima au micro de ACTUALITE.CD.
Quant aux violences ayant conduit vendredi dernier à la mort des policiers et militaires, le gouverneur militaire évoque à l’origine une confusion au sujet du mouvement d’un convoi de la Monusco. Il appelle les jeunes à la vigilance et rassure que du désengagement de la Monusco soit déjà en cours.
« Il y avait une mauvaise entente (concernant le convoi de la Monusco), la Monusco venait ce dernier temps prendre ses personnels, la population croyait aux renforts (de ses troupes, ndlr). Pour le désengagement de la Monusco de la République démocratique du Congo, le processus est déjà en cours. Voyez ce qui s’est passé dans les provinces de Bandundu, du Kasaï, Lualaba, pourquoi pas dans les jours à venir, le retrait de la Monusco de la République Démocratique du Congo, selon le programme établi par notre gouvernement. J’appelle alors les jeunes à être vigilants, à éviter toute manipulation et toute action qui détourne les forces de défense et de sécurité de leurs missions », a-t-il exhorté.
C’est depuis lundi 15 aout dernier que le gouverneur militaire Constant Ndima a séjourné à Butembo au lendemain des violences meurtrières anti-Monusco. Durant trois jours, Constant Ndima a échangé avec différentes couches sociales notamment le comité urbain de sécurité, la société civile, les confessions religieuses, les médias, les mouvements citoyens et les notables en vue d’une sortie de crise, à la suite des manifestations anti-Monusco et l’attaque contre la prison centrale de Butembo par des rebelles ADF ayant occasionné l'évasion de plus de 800 détenus.
Claude Sengenya