RDC : cinq questions à Catherine Odimba, la nouvelle « représentante adjointe pays d’ONU Femmes » 

Photo/droits tiers
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Titulaire d'un diplôme en Sciences politiques et administratives de l'Université de Kinshasa, passionnée des questions de genre et de la participation politique des femmes, Catherine Odimba Kombe, occupe depuis le 01 août, le poste de Représentant adjoint du bureau ONU Femmes en RDC. C’est un poste acquis après plus de 10 ans de service. Dans ce bref entretien accordé au Desk Femme, découvrez son bilan et ses ambitions pour ce poste. 

Bonjour Madame Catherine Odimba et merci de nous accorder de votre temps. Comment avez-vous accueilli la nouvelle de votre nomination à ce poste ? 

Catherine Odimba : J'ai accueilli cette nouvelle avec joie mais aussi avec beaucoup de questionnements sur la responsabilité institutionnelle et individuelle que je devrais porter au regard des enjeux genres en RDC. Enjeux que l'on retrouve dans les domaines politique, économique, dans le cadre normatif mais aussi dans différents domaines de la vie sociale où des réponses sont attendues en ce qui concerne l'égalité de genre, l'autonomisation de la femme ainsi que celle de la jeune fille. C'est donc en toute humilité que j'intériorise cette responsabilité en reconnaissant que plusieurs acteurs qui représentent les intérêts des femmes et des jeunes filles sont sur scène. J'interviendrai en tant que contributrice aux efforts des uns et des autres. C'est un mandat et surtout une mission pour laquelle j'ai un devoir de redevabilité, envers ONU Femmes, ses partenaires et ses bénéficiaires ( les hommes, les femmes, les filles, les garçons, les communautés, et les institutions tant politiques que sociales) de la RDC.

Comment comptez-vous faire face aux défis qui vous attendent ?  

Catherine Odimba : je crois que c'est d'abord le mandat d'ONU Femmes qui va déterminer ma ligne de conduite. Et quand je regarde à ce mandat, je sais qu'ensemble, avec tous les collègues qui y sont, nous allons travailler sur le cadre normatif favorable au genre, travailler pour plus de coordination sur les questions de genre en République Démocratique du Congo, de travailler dans le domaine de la participation politique et le leadership féminin, y compris la gouvernance, travailler sur les questions d'autonomisation économique de la femme et de la jeune fille, travailler dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes mais aussi dans l'implication des femmes aux processus de paix et de sécurité. ONU Femmes a tout un plan autour de ces questions. C'est dans cette lancée que je vais aussi m'intégrer afin de contribuer à l'atteinte des résultats du mandat d'ONU Femmes en RDC.

Quel bilan faites-vous de la lutte pour l'égalité des sexes en RDC ?  

Catherine Odimba : il y a certes des avancées en ce qui concerne le cadre normatif sur le genre en RDC, dans le domaine de la participation politique et de lutte contre les violences basées sur le genre. Mais il y a encore des défis à relever. L'appropriation de cette lutte  au plus haut sommet de l'Etat qui se traduit par la reconnaissance du Chef de l'Etat comme champion de la masculinité positive et He For She, en est une preuve éloquente. 

Que faut-il pour atteindre ladite égalité ?

Catherine Odimba : ce qui reste est de planifier la mise en œuvre de ce cadre normatif de manière très stratégique et surtout d'avoir une masse critique d'hommes et de femmes qui représentent et défendent les intérêts de femmes, comme une nécessité pour le développement, la démocratie et la jouissance de droits reconnus à chaque citoyen congolais, la femme étant une citoyenne à part entière. 

Pour terminer, après avoir atteint un tel niveau de responsabilité, que diriez-vous à une jeune  congolaise qui aurait les mêmes ambitions que vous?

Catherine Odimba : à vous, chères jeunes filles, chers fils, aucun bon succès ne peut vous arriver sans le travail, sans abnégation, sans l'amour de ce que vous faites. Sans respect des normes qui régissent notre société. Et ces normes commencent au niveau de la famille, dans la communauté, mais aussi dans le milieu du travail. Il faut les respecter certainement si nous sommes croyants, c'est aussi notre foi qui nous donne une certaine ligne de conduite. Croyez en vous chers jeunes et surtout, sortez des sentiers qui avilissent. Liez-vous d'amitié avec ceux qui vous aident à atteindre vos objectifs, avec qui vous pouvez discuter des projets et non des amis qui ne vous aident pas à vous épanouir, des amis qui vous emmènent dans la distraction. Votre futur dépend aussi des amitiés que vous construisez actuellement. Votre futur dépend des projets que vous avez et votre futur dépend de la manière dont vous travaillez. Aimez le travail et faites tout avec humilité, dans le respect des autres et surtout dans le respect des valeurs. Vous y arriverez, quand vous voulez, si vous voulez, vous pouvez. 

Par ailleurs,  Catherine Odimba Kombe a travaillé comme enseignante chercheure à l'Université de Kinshasa, et dans différentes agences, notamment le Haut-Commissariat de droits de l'homme, le PNUD, l'UNESCO, etc.

Propos recueillis par Prisca Lokale