RDC-Butembo: journée paralysée et situation toujours tendue après la mort de cinq policiers dans une manifestation aux contours encore flous 

la ville de Butembo
Ph. ACTUALITE.CD

Au moins cinq policiers tués, et d'autres blessés dont le commandant adjoint de la police et trois jeeps incendiés, bilan provisoire des affrontements en cours entre des forces de sécurité et des jeunes manifestants en ville de Butembo (Nord-Kivu). 

"Cinq policiers tués, et le commandant en second de la police a été touché par plusieurs balles, et maintenant il est entre la vie et la mort. Les  manifestants ont aussi emporté huit armes de nos forces de sécurité", révèle à ACTUALITE.CD, le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole des opérations Sokola 1.

Il accuse les jeunes manifestants d'avoir fait jonction avec les miliciens mai-mai du groupe Baraka, actifs selon lui, dans les quartiers périphériques de Butembo.

Selon l'officier, les forces de sécurité ont été prises en partie par des jeunes alors qu'elles voulaient dégager les barricades jetées sur la route principale, à Kangothe, pour bloquer la voie à un convoie des casques bleus qui quittait Butembo pour Beni.

" J'ai lu dans les réseaux sociaux que les jeunes manifestent à cause de mes propos tenus sur Radio Okapi. Non. Vous devez retenir que tout part de la nuit dernière. Un convoie de la Monusco est entré à Butembo pour ravitailler le personnel resté dans la ville après l'évacuation d'autres vers Beni, à la suite des manifestations anti-Monusco. C'est ainsi qu'au petit matin, vers 6heures, des jeunes ont barricadés pour empêcher le convoi de quitter la ville. La police est intervenue pour libérer la route. Malheureusement des jeunes mêlés aux miliciens mai-mai de Baraka qui sont toujours dans ces quartiers périphériques se sont attaqués à nos forces", explique le capitaine Anthony Mualushayi. 

Pour l'instant, des policiers et militaires patrouillent dans les cellules Furu et Kangothe. Au centre-ville, les activités sont paralysées. A 13h30, des tirs sporadiques se font attendre même dans le parage de la cathédrale de Butembo. Des habitants qui étaient déjà au service rentrent à la maison. Et des conducteurs de taxis trafiquent en clacksonnant. 

Cet incident intervient au lendemain de l'évasion mardi de plus de 800 détenus de la prison centrale de Butembo, lors d'une attaque attribuée aux ADF. 

Claude Sengenya