RDC: les USA encouragent le gouvernement à revoir certains contrats miniers  

Mines
Mine, photo d'illustration. ACTUALITE.CD

Les États-Unis ont les yeux braqués sur les mines congolaises. Puissance mondiale, le pays de Joe Biden est conscient de la place qu’occupe la RDC dans la géopolitique mondiale. Rien qu’en en 2019, la RDC a assuré 71% de la production mondiale de cobalt (100000 tonnes sur 140000). Ce minerai est indispensable pour la fabrication des batteries de smartphones ou de voitures électriques. Le secteur extractif congolais contribue pour plus de 70 % aux recettes d'exportation et est le principal moteur de la croissance économique du pays. Le pays est dépendant de la Chine qui lui achète environ 58% de ses exportations, s’il ne faut prendre que les chiffres de 2018.

Il se trouve cependant que Félix Tshisekedi considère beaucoup de contrats signés avec les firmes chinoises comme léonins. Il est essentiellement regardant sur l’exécution du contrat Sino-congolais. Il a d’ailleurs appelé fin 2020 à la mise en place d’une commission mixte Sino-Congolaise qui est censée se pencher sur l’ensemble des sujets d’intérêts communs dont l’audit technique et financier de la Sino-Congolaise des Mines (SICOMINES) et la mise en place d’un mécanisme assurant la transparence dans la gestion et le fonctionnement de cette entreprise.

Dans plusieurs réunions, Félix Tshisekedi a insisté sur la nécessité de mettre fin au déséquilibre entre parties. Cela passe, selon lui, par la révision de certaines clauses du contrat ou de convention de collaboration entre la RDC et le Groupement d’entreprises chinoises et du contrat ou de convention de la Joint-Venture SICOMINES. Cette position n’est pas du goût de la partie chinoise. En septembre 2021, l'ambassadeur de Chine en RDC, Zhu Jing considérait que la RDC est la principale bénéficiaire de cette collaboration. Il indiquait qu'au cours de sept premiers mois de l'an 2021, la RDC avait gagné 4,7 milliards USD sur les 7,9 milliards USD réalisés dans les échanges commerciaux Sino-Congolais. Il dénonçait une campagne de dialobisation orchestrée, selon lui, par les USA.

Le 9 août, le département d’Etat des États-Unis, est revenu sur cette question. Dans un communiqué, il a spécifié que « les États-Unis soutiennent la décision du gouvernement de la RDC de revoir les contrats miniers et une plus grande responsabilisation dans le secteur ». Il cite quelques points sur lesquels les chinois sont souvent accusés: « Nous encourageons la RDC à poursuivre sa collaboration et à travailler sur la transparence fiscale, les droits du travail et le respect des normes environnementales, sociales et de gouvernance pour le secteur minier. Les États-Unis fournissent plus de 30 millions de dollars d'aide pour aider la RDC à promouvoir des pratiques minières responsables et durables ».

Pour le contexte, les États-Unis et la RDC ont conclu en avril 2019 le Partenariat privilégié pour la paix, la prospérité et la préservation de l’environnement. Cette initiative est censée être le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays. Les USA considèrent Félix Tshisekedi comme un allié. Le pouvoir de Kinshasa est perçu, selon le département d’Etat, comme « un partenaire inébranlable pour faire avancer ses priorités mondiales mutuelles, notamment la lutte contre la crise climatique, la lutte contre le trafic illicite, la réponse aux multiples crises sécuritaires et humanitaires, la promotion du respect de la démocratie et des droits de l'homme, la sécurisation des chaînes d'approvisionnement en minerais stratégiques et nécessaires à la transition mondiale vers des formes d'énergie plus propres et à l'atténuation de la criminalité transnationale organisée ».