Arrestation de Kabund : « nous pensons qu’en tant que député national, il a ses droits, lesquels doivent être respectés pour qu’un procès équitable lui soit aussi admis » (société civile)

Arrestation de Jean Marc Kabund
Arrestation de Jean Marc Kabund

Jean-Marc Kabund, député national et ex-président a.i de l’UDPS, a été placé sous mandat d’arrêt provisoire ce mardi 9 août 2022 puis conduit à la prison centrale de Makala pour imputations dommageables, injures publiques, outrage envers les autorités et propagation des faux bruits au cours d’un point de presse animé dans sa résidence au mois de juillet dernier.

Du côté de la société civile, cette question n’est pas passée inaperçue. Jonas Tshiombela, président de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), estime qu’à ce stade, la détention de Jean-Marc Kabund peut se justifier. Il appelle néanmoins au respect des droits de ce dernier en tant que député national afin qu’un procès équitable soit garanti. 

« Je crois que la détention n’a jamais été toujours une mauvaise chose. Ça peut être pour une raison de sécurité compte tenu des faits qui sont reprochés à l’un ou l’autre membre de notre communauté (…). Monsieur Kabund jusqu’au stade du contraire, il vit de présomption d’innocence. Ça peut être pour des raisons de sécurité qu’il serait détenu. Nous pensons qu’en tant que député national, il a ses droits et ses droits doivent être respectés pour qu’un procès équitable lui soit aussi admis. C’est tout ce que nous souhaitons (…) », a-t-il dit à ACTUALITE.CD. 

Et d’ajouter : 

« Nous voulons que par rapport aux faits qui lui sont reprochés, la procédure et les règles d’un procès lui soient reconnues de telle manière à ce que la justice triomphe. Voilà tout ce que nous demandons à ceux qui ont ce dossier en charge. A ce stade, nous ne pouvons pas faire beaucoup de commentaires parce que le dossier est en instruction ». 

De son côté, Jean-Claude Katende, président national de l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO), dit considérer que l'arrestation et la détention de M. Kabund sont faites en violation des lois de la République et sont une indication que l'Etat de droit est en train de s'écrouler en RDC.

« La constitution, c’est la loi fondamentale du pays. En plus, il y a le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui garantit le même droit à la défense. Et quand ce droit fondamental est violé dans une démocratie, on peut conclure que les lois du pays sont violées », a-t-il commenté à ACTUALITE.CD. 

Il faut noter que les avocats et proches de Jean-Marc Kabund ont aussi, pour leur part, dénoncé la procédure ayant conduit à cette arrestation.

Rappelons qu’avant son arrestation, Kabund a été auditionné à deux reprises au Parquet près la Cour de cassation soit le jeudi 28 juillet et le mardi 9 août alors qu’initialement prévue le 2 août suite à l’absence du procureur.

Rachel Maduali, stagiaire IFASIC