Manifestation contre la Monusco: les casques bleus n'ont pas tiré sur les manifestants, se défend Khassim Diagne

Khassim Diagne, chef adjoint de la Monusco au cours d un point de presse avec le porte-parole du gouvernement
Khassim Diagne, chef adjoint de la Monusco au cours d un point de presse avec le porte-parole du gouvernement

Selon le  bilan fourni par le gouvernement, 15 morts dont 12 manifestants, un casque bleu, deux membres de la police des Nations Unies ainsi qu'une cinquantaine de blessés ont été enregistrés en marge des manifestations populaires contre la Monusco lundi et mardi à Goma (Nord-Kivu). Les manifestants veulent le départ de la mission Onusienne qu'ils accusent de passivité face à la situation sécuritaire alarmante dans l'est du pays.   

A propos des victimes des manifestations, le chef adjoint de la Monusco, Khassim Diagne a indiqué mardi que les casques bleus n'ont pas tiré sur les manifestants comme allèguent l'opinion.  

"Qui a tiré sur les manifestants ? Ce n'est pas nous en tout cas parce que depuis que ces événements ont commencé, j'étais personnellement, toutes les heures, toutes les demi-heures en contact avec le commandant de la force et le chef des opérations de la police et en aucun moment il m'a parlé d'utilisation de la force", s'est défendu le numéro 2 de la Monusco au cours d'un point de presse avec le porte-parole du gouvernement.  

M. Diagne affirme avoir demandé à plusieurs reprises au commandant de la force de faire "tout pour que ça soit que des tirs de sommation, grenades lacrymogènes" utilisés contre les manifestants.

"Figurez-vous que si on avait tiré sur les manifestants, on aurait pas eu 5 morts, 10 morts, on aurait eu des centaines de morts. Si vous regardez les images, à un moment donné, face à l'impuissance d'arrêter cette vague de marée humaine qui s'est jetée sur cette base, pour ceux qui connaissent Goma, c'est notre base logistique, nous avons des centaines et centaines de containers, on a été obligé de sortir les barbelés pour que les gens ne puissent pas accéder. Si des tirs ont eu lieu je ne sais pas d'où ça provient mais je peux vous assurer dans nos règles d'engagement nous sommes quand même les Nations-Unies, il y a le droit de l'homme, nous ne pouvons pas tirer sur des civils, c'est interdit à moins qu'il y ait une légitime défense maintenant il n'y a pas eu cette circonstance de légitime défense", a fait savoir l'adjoint à Bintou Keita.

Il dit attendre les résultats des enquêtes pour mieux déterminer les circonstances ayant occasionné la mort des manifestants mais aussi d'un casque bleu et deux membres de la police des Nations Unies. Il a rassuré quant à l'accompagnement de la mission pour l'aboutissement heureux de ce processus.

Lire ici: Accusation des tirs à balles réelles: la Monusco promet de coopérer avec les autorités congolaises en cas d’enquêtes