Un couple de coutumiers, notamment Abdalatif Patanguli Kalemire, 90 ans et son épouse d’une septantaine révolue, ont été assassinés la nuit du mercredi à ce jeudi 21 juillet à Isale-Bulambo, chef-lieu de la chefferie des Bashu, à l’est de Butembo (Nord-Kivu).
Les victimes sont notamment les parents biologiques de l’ancien ministre provincial du Nord-Kivu et député national honoraire, Djuma Balikwisha, et grands-parents du député provincial Saidi Balikwisha.
Selon des sources d’ACTUALITE.CD, ils ont été tués à l’arme blanche par des bandits non encore identifiés.
« C’est vers 1 heure que les assaillants ont fait irruption à la résidence du grand-père. Ils l’ont assassiné sur le champ et sont repartis avec la grand-mère qu’ils ont assassinée à quelques mètres seulement, dans la concession des prêtres catholiques. Il n’y a pas eu de coups de feu, ils les ont assassinés par armes blanches. Nous regrettons cet acte et nous venons de saisir les services de sécurité pour que la lumière soit faite », a déclaré, à ACTUALITE.CD, le député provincial Saidi Balikwisha, petit-fils des défunts.
Grand notable des Bashu, mieux connu sous le sobriquet de «Jogo ya bashu (coq de bashu, ndlr)», Adalatif Patanguli Kalemire est de la famille royale des Bashu et avait, d’après des sources d’ACTUALITE.CD, régné comme intérimaire à la tête de la chefferie des Bashu entre 2000 et 2004.
« Nous venons de perdre une grande bibliothèque. Une bibliothèque non seulement pour le Bashu, mais également pour la nation Yira », a regretté, au téléphone d’ACTUALITE.CD, un journaliste de Bashu, très habitué de la cour royale.
« Abdalatif Patanguli Kalemire est parmi les rares qui maîtrisent parfaitement notre histoire, et défendait notre culture Yira », a-t-il indiqué.
Plusieurs notables de Beni-Butembo, députés et ministres ont, dans leurs communiqués qui ont fait le tour des réseaux sociaux, condamné ce double assassinat et ont exigé des enquêtes.
Ces assassinats interviennent dans une chefferie des Bashu qui fait face aux attaques des ADF et des miliciens mai-mai et secouée par une crise de pouvoir coutumier.
Claude Sengenya