RDC : l’hypertension artérielle, un problème de santé préoccupant de par sa prévalence, sa sévérité et sa précocité

Également appelée hypertension artérielle ou haute pression sanguine, l’hypertension est une pathologie dans laquelle la pression des vaisseaux est constamment élevée. Selon l’OMS, elle peut accroître le risque de maladies cardiaques, d’insuffisance rénale et d’accident vasculaire cérébral (AVC). 

Alors que l’une des cibles mondiales en matière de maladies non transmissibles est de réduire la prévalence de l’hypertension de 33 % entre 2010 et 2030, le nombre d’adultes âgés de 30 à 79 ans hypertendus est passé de 650 millions à 1,28 milliard au cours des trente dernières années. Ces données sont contenues dans la première analyse mondiale complète de l’évolution de la prévalence, de la détection, du traitement et de l’équilibre de l’hypertension co-menée avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et dévoilée dans le second semestre de l’année 2021.

Des chiffres alarmants

En République Démocratique du Congo, selon le Plan Stratégique National de lutte contre les Maladies Non Transmissibles (2016), l’hypertension artérielle est mentionnée comme un problème de santé préoccupant de par sa prévalence, sa sévérité et sa précocité. Les données hospitalières démontraient que les maladies cardiovasculaires représentent 20,7% de l’ensemble de la morbidité et 21% de la mortalité, l’hypertension artérielle contribue à plus de 12,5% de cette morbidité et à 14,7% de la mortalité.

L’étude a aussi relevé des chiffres importants en matière de traitement de cette maladie. Il s’agit notamment du fait que près de la moitié du nombre, 46 % des personnes adultes (sur un ensemble de 1,28 milliard), ignoraient qu’elles étaient hypertendues. Tandis que 700 millions de personnes ne sont pas traitées et moins de la moitié des adultes (42 %) souffrant d’hypertension sont diagnostiqués et bénéficient d’un traitement.

Autre fait constaté , l’hypertension est maîtrisée chez environ un adulte sur 5 (21 %).

C’est dans la Région africaine de l’OMS que la prévalence de l’hypertension est la plus élevée (27 %) et dans la Région OMS des Amériques qu’elle est la plus faible (18 %). Le nombre d’adultes souffrant d’hypertension est passé de 594 millions en 1975 à 1,13 milliard en 2015, et c’est surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que cette hausse a été observée. Elle s’explique principalement par une augmentation des facteurs de risque parmi les populations de ces pays.

L’OMS estime à 17,7 millions le nombre de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires, soit 31% de la mortalité mondiale totale. Parmi ces décès, 6,7 millions ont eu un AVC (chiffres 2015).

Des mesures à prendre

En 2021, l’OMS a publié de nouvelles lignes directrices sur le traitement pharmacologique de l’hypertension chez les adultes. Cette publication fournit des recommandations reposant sur des données factuelles sur la mise en place d’un traitement de l’hypertension, et les intervalles de suivi recommandés. Le document indique aussi la tension artérielle à atteindre pour maîtriser l’hypertension, et comporte des informations sur le personnel qui, dans le système de santé, peut mettre en place le traitement.  

En termes de mesures préventives, l’OMS recommande notamment de réduire l’apport en sel (à moins de 5 g par jour), de manger plus de fruits et de légumes, d’avoir une activité physique régulière, d’éviter de consommer du tabac, de consommer moins d’alcool, de limiter la consommation d’aliments riches en graisses saturées, ainsi que d’éliminer/réduire les acides gras trans de l’alimentation.

Au niveau personnel, les recommandations consistent à réduire et gérer le stress, à faire mesurer régulièrement sa tension artérielle.   

Prisca Lokale