La Zambie envisage de construire un autre barrage pour tirer profit de la demande croissante en électricité de l’industrie minière congolaise 

Cobalt brut dans une mine en RDC
Cobalt brut dans une mine en RDC

L’industrie minière de l’espace Katanga a besoin d’électricité que le Congo n’est pas encore à mesure de produire. JUSTICIA ASBL et l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) expliquent, par exemple, que la RDC importe l’énergie électrique de la Zambie vers le Haut-Katanga et le Lualaba, par le truchement des sociétés zambiennes « Zambia Electricity Supply Corporation Limited (ZESCO) » et « Copperbelt Energy Corporation Plc (CEC) ».

« Cherchant à maximiser le profit du marché énergétique qu’offre l’industrie minière congolaise, la Zambie envisage de construire un autre barrage sur la rivière Luapula, dans le cadre du NEPAD “Kolwezi-Solwezi Power Interconnector Project” qui soutient le Programme de Développement des Infrastructures en Afrique de l’Union Africaine (Programme for Infrastructure Development in Africa (PIDA) », ajoutent les deux organisations dans un communiqué publié lundi 27 juin.

Côté congolais, le Conseil des ministres a adopté vendredi 24 juin dernier le dossier relatif au barrage hydroélectrique de Sombwe dans le territoire de Mitwaba, dans la Province du Haut-Katanga. L’ouvrage sera érigé sur la rivière Lufira, dans la réserve de chasse de Mitwaba. 

Sombwe est parmi les 890 sites identifiés pour des aménagements hydroélectriques sur l’ensemble du pays, selon l’Atlas des énergies renouvelables élaboré en 2015 par le Gouvernement et l’Institut géographique du Congo.

Selon Ève Bazaiba, Vice-Première Ministre, Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, la localisation de ce barrage de 125 mégawatts permettra de couvrir les besoins en énergie de plus de 100.000 foyers, et de subvenir aux besoins de l’industrie minière afin d’accroître le niveau de la production. Ce projet a été initié par Kipay Energy. Sa construction durera quatre ans, selon les premières estimations. La société congolaise est en phase finale de levée de fonds en Chine pour l’EPC (ingénierie, approvisionnement et construction) et au Brésil pour la partie électromécanique en vue de la construction et l’exploitation dudit barrage.

Les deux ONG recommandent notamment d’associer, en amont de la discussion sur l’environnement, des entreprises minières potentielles consommatrices de l’énergie, notamment, la Gécamines, Tenke Fungurume Mining (TFM), RUBAMIN, COMMUS, SEK, SOMIKA, KIMIN, CDM, PANCOM, COMIKA, MIKAS, HUACHIN et DEZIWA, etc. Elles plaident pour le respect des normes environnementales et sociales.