RDC-Rwanda : " quand la diplomatie semble ne pas marcher, il faut aller vers la médiation", Annie Matundu 

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Les relations entre Kinshasa et Kigali demeurent tendues à la suite des récents affrontements  entre les FARDC et le M23 dans le Nyiragongo au Nord-Kivu. Le Rwanda qui rejette les accusations portées contre lui menace en même temps de riposter en cas d'attaque sur son territoire à partir de la République démocratique du Congo. Que faut-il pour instaurer la paix ? Annie Matundu Mbambi a donné son point de vue au Desk Femme. 

" Si la guerre éclate, il y aura des pertes en vies humaines, des pertes dans l'économie, dans les efforts de paix et les femmes et les enfants seront les premières victimes comme toujours. En ma qualité d'activiste œuvrant dans la promotion de la paix et la sécurité, il m'est difficile d'encourager le recours à la guerre ", dit-elle, au sujet de l’hypothèse de guerre soulevée sur les réseaux sociaux.  

Quelle stratégie faut-il mettre en place? A cette question, la présidente de Wilpf-RDC, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, suggère de recourir à une médiation facilitée par l’Union Africaine. 

« Il y a eu des forums, des accords, des réunions, des conférences, mais nous avons l'impression de tourner en rond. Nous avons essayé la voie de la diplomatie mais cela n'a pas donné été conséquent. Je pense qu’il faut à présent tenter la voie de la médiation. Que l'Union Africaine s'implique concrètement pour accompagner les pays des Grands Lacs dans la médiation. Nous avons vu l'Angola s'associer à ce plaidoyer pour la paix, il faut que d'autres pays se joignent également. Il va falloir également impliquer aussi les femmes expertes dans la médiation », a-t-elle fait savoir.   

Dans ce contexte de crise, deux soldats rwandais ont été capturés par les Forces armées de la RDC et sont encore détenus jusqu’aux dernières nouvelles. Mercredi devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la RDC, avait signifié l’ouverture de son pays au dialogue avant d’insister sur la nécessité de la sincérité et la volonté politique des interlocuteurs. 

Annie Matundu soutient la libération des militaires rwandais, à condition d’une assurance sécuritaire de la part des autorités rwandaises. « Afin de rendre concrète la médiation que je propose, il va falloir libérer les prisonniers de guerre (c'est sous cette casquette qu'il faut considérer les militaires rwandais détenus en RDC). Mais pour parvenir à cette libération, il faut aussi que la RDC exige des stratégies fortes de paix et de sécurité de la part du Rwanda.  C'est depuis plus de vingt ans que la partie Est de la RDC est en proie aux conflits, il y a eu des impacts considérables. Cette libération ne peut pas se faire sans une assurance au niveau de la RDC », a-t-elle soutenu. 

Pour rappel, mercredi, les services du président angolais Joao Lourenço ont indiqué qu’à la demande de son homologue angolais, le président Tshisekedi a accepté de libérer les deux soldats.

Prisca Lokale