Les attaques des ADF se sont aggravées au cours des 18 derniers mois en RDC: 1.311 personnes tuées entre janvier 2021 et janvier 2022 (BCNUDH)

Les déplacés sur le site de Roe (Djugu). Ph. ACTUALITE.CD
Les déplacés sur le site de Roe (Djugu). Ph. ACTUALITE.CD

1.311 personnes ont été tuées entre janvier 2021 et janvier 2022 par les ADF en RDC, selon une mise à jour publiée par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH). Parmi les victimes, il y a 1.001 hommes, 270 femmes et 40 enfants principalement dans les territoires d’Irumu et de Mambasa dans la province de l’Ituri et de Beni dans la province du Nord-Kivu.

« Les violences qui ont continué dans les trois territoires se sont aggravées avec des attaques de plus en plus meurtrières accompagnées d’actes de barbarie visant à traumatiser les populations civiles, notamment en ciblant des leaders communautaires et religieux, et la pose d’engins explosifs improvisés dans les lieux de cultes, bars et d’autres endroits fréquentés par le public », écrit le BCNUDH. 

Le rapport souligne que les Chefferies de Banyali Tchabi et Bahema Boga dans la province de l’Ituri ont connu de violentes attaques meurtrières où des lieux protégés comme les centres de santé et les sites de personnes déplacés ont été systématiquement ciblés.

A part les tueries, plusieurs autres personnes ont subi d’autres violations de leurs droits. Par exemple, de janvier 2021 à janvier 2022, au moins 1.206 personnes ont été enlevées dont 1.012 hommes, 105 femmes et 89 enfants. Le sort d’autres civils kidnappés a été moins douloureux. Ainsi, le BCNUDH a pu confirmer la libération de 913 personnes. Malheureusement, le sort de 457 autres personnes (386 hommes, 62 femmes et neuf mineurs) reste à ce jour inconnu. 

« Durant leur captivité, les victimes sont soumises à de mauvais traitements et au travail forcé. Les mineurs sont quant à eux endoctrinés, enrôlés au sein des ADF ou mariées de force à d’autres combattants », explique le BCNUDH.

Le BCNUDH note par ailleurs que les forces de défense et de sécurité déployées pour combattre les ADF ont fourni des efforts considérables pour les défaire. Toutefois, les violations des droits de l’homme qu’elles commettent risquent de saper la confiance des populations qu’elles ont pour mission de protéger.

« Les autorités congolaises ont fourni des efforts louables pour mettre en œuvre les recommandations formulées dans le rapport public publié en janvier 2021. Cette mise à jour rappelle aux autorités congolaises entre autres de mettre l’accent sur le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire lors des opérations militaires et de mettre en place une administration civile et efficace dans les localités où les ADF ont été défaits », ajoute ce bureau de l’ONU qui alerte tout de même sur certains risques: « les frappes indiscriminées effectuées par les FARDC et les forces armées ougandaises contre les bases des ADF comportent le risque de tuer ou de blesser les civils maintenus en captivité par les ADF ».