Les réunions se multiplient depuis l’intensification des combats à une vingtaine de kilomètres de Goma entre les FARDC et le M23. A Goma comme à Kinshasa, les autorités ont pris leur temps avant de communiquer sur ces violences. Tard dans la soirée mercredi, l’armée s’est fendue d’une communication officielle laissant entendre qu’un pays voisin serait impliqué. Les affirmations des FARDC se basent sur des effets militaires qui ont été récupérés sur la ligne de front. Le Mécanisme Conjoint de Vérification Élargi (MCVE) a été saisi. Ce dispositif basée à Goma avait été lancé en Septembre 2012. Il comprend des experts militaires des États Membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Il surveille et mène des enquêtes sur les incidents de sécurité dans la Région des Grands Lacs.
A Kinshasa, à l’issue d’une autre réunion de sécurité, Patrick Muyaya, ministre de la communication et des médias, est revenu également sur les soupçons.
« Il est établi, selon les éléments que nous avons reçu du terrain, que les soupçons se cristallisent sur un soutien qu’aurait reçu le M23 de la part du Rwanda. A ce propos, nous avons activé le mécanisme de vérification. Le chef de ce mécanisme se trouve actuellement à Kigali pour attester ces faits », a-t-il dit.
Les capacités militaires du M23 étonnent. Les attaques subies par la MONUSCO et les FARDC depuis dimanche n’ont pas été anodines, confirment les sources onusiennes. C’est également la conviction du gouvernement congolais.
« Nous pensons que le M23 ne dispose pas de cet arsenal militaire, d’où la cristallisation de nos soupçons », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Patrick Muyaya a également rassuré sur l’implication et la détermination des forces régulières: « Les FARDC ont été mobilisées pour être sûrs que chaque centimètre du territoire national soit protégé. D’ailleurs, il vous souviendra que nous avons lancé la campagne Bendele Ekweya te. C’est le moment de le relancer. Nous devons tous nous lever pour qu’aucune tentative d’aucun groupe ou d’un pays ne tente de prendre un seul centimètre de territoire ».
Il prend à témoin également la communauté sous régionale: « A la suite de notre adhésion à la Communauté de l’Afrique de l’Est, tous les groupes armés se sont soumis au processus politique qui avait été décidé par les chefs d’Etat à l’exception du M23. C’est un acte de rébellion non seulement par rapport à la RDC mais vis-à-vis de tous ces chefs d’Etat de la sous région qui se sont engagés dans le processus de paix ».
Le gouvernement pense également à l’option militaire à l’échelle sous régionale: « Si ce mouvement et tout ce qu’il y a comme forces affiliées continuent leur aventure, ils subiront la force. La force, c’est aussi l’alternative qui a été proposée. Nous tenons au retour de la paix. Nous faisons tout pour que la paix revienne. Il y a un seuil de tolérance ».