Un cas de contamination à Ebola a été détecté dans une ville du nord-ouest de la République démocratique du Congo où le virus avait causé la mort de 55 personnes en 2020, a-t-on appris samedi de source officielle.
"La République démocratique du Congo vient d'enregistrer un nouveau cas de la maladie à virus Ebola" à Mbandaka (Equateur, nord-ouest), a déclaré à l'AFP Jean-Jacques Mbungani, ministre congolais de la Santé.
"Il s'agit d'un étudiant de 31 ans, arrivé à l’hôpital le 5 avril et qui est décédé le 21 avril. Des examens du laboratoire à Mbandaka, confirmés par l'Institut national des recherches biomédicales (INRB) de Kinshasa, ont démontré qu'il y avait une importante charge au virus Ebola dans les échantillons", a expliqué le Dr Mbungani.
"Des experts locaux et du ministère suivent déjà environ 74 contacts. Ils pourront arriver à contrôler dans les meilleurs délais cette épidémie", a-t-il ajouté.
"Le temps ne joue pas en notre faveur", a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique dans un communiqué.
"La maladie a pris une longueur d'avance de deux semaines et nous jouons maintenant au rattrapage", a-t-elle indiqué, vantant toutefois l'expérience de la RDC dans la lutte contre cette maladie.
Depuis 2018, la survenue d'épidémie d'Ebola est devenue cyclique d'avril à juin dans la région de l’Équateur (nord-ouest) et les mois suivant dans le nord-est (Kivu, Ituri), estiment des experts contactés par l'AFP.
En 2021, une épidémie d'Ebola déclarée à Beni dans l'est de la RDC avait duré "deux mois et neuf jours", avec 11 cas enregistrés et un total de 9 décès. En 2020 à Mbandaka, la fièvre hémorragique avait causé la mort de 55 personnes sur 130 cas enregistrés.
Actuellement, les équipes de lutte contre Ebola disposent de deux traitements approuvés fin 2020 par l'Agence américaine des médicaments (FDA): le REGN-EB3, un cocktail de trois anticorps monoclonaux, et le mAb114, un anticorps monoclonal commercialisé sous la marque Ebanga.
Les experts utilisent également le vaccin anti-Ebola rVSV-ZEBOV pour interrompre la chaîne de transmission, par la vaccination des cas contacts des malades.
Identifié pour la première fois en 1976 en RDC (ex-Zaïre), le virus Ebola se transmet à l'homme par des animaux infectés. La transmission humaine se fait par les liquides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements, diarrhées.
AFP avec ACTUALITE.CD