Afrique : plusieurs facteurs à la base du ralentissement des efforts dans la lutte contre la Tuberculose (OMS)

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A l’occasion de la célébration de la journée mondiale contre la Tuberculose, le 24 mars dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que plusieurs obstacles freinent les efforts visant à mettre fin à cette maladie évitable et guérissable en Afrique.

L’OMS site notamment le dépistage de la tuberculose qui n’est pas fait de manière appropriée.  

« De nombreux pays d’Afrique s’appuient encore sur l’examen microscopique des frottis qui est moins sensible que le test de diagnostic rapide recommandé par l’OMS. La capacité limitée à trouver les personnes atteintes de tuberculose explique l’augmentation de la transmission de la tuberculose. De plus, il existe des difficultés pour garantir l'accès universel aux tests de sensibilité aux médicaments. L'écart entre le nombre estimé de cas de tuberculose et le nombre de cas de tuberculose détectés reste très important », dit l’OMS dans son communiqué ce 29 mars.

Selon l’OMS, l'introduction de nouveaux médicaments a également été très lente pour de nombreuses raisons, pendant que la région africaine lutte inlassablement pour élargir le traitement préventif de la tuberculose.

« La faiblesse des systèmes de santé, la pauvreté et un soutien nutritionnel inadéquat dans de nombreux pays contribuent aussi au fardeau élevé de la tuberculose dans la Région. L'infection tuberculeuse est influencée par des déterminants du développement social et économique, tels que la malnutrition, le diabète, l'infection au VIH, les troubles liés à la consommation d'alcool et de tabac, qui doivent être pris en charge par une action multisectorielle et de responsabilisation, afin d’assurer la mise en œuvre de cette action en temps opportun », lit-on dans ce communiqué de l’OMS.

L’OMS continue en précisant que la COVID-19 a affecté les recherches sur la tuberculose et la relation entre la tuberculose et les soins. Dans de nombreux pays, les ressources humaines, financières et autres, ont été réaffectées dans la lutte contre la tuberculose à la riposte à la COVID-19, limitant la disponibilité des services essentiels. Les personnes touchées par la tuberculose ont eu du mal à se faire soigner dans le contexte du confinement.

La Covid-19 a également eu un impact sur la détection de la tuberculose résistante aux médicaments. Le nombre de cas enregistrés dans la région africaine de l’OMS a diminué de 28% en 2020 par rapport à 2019, selon l’OMS.

Malgré les ravages qu’elle provoque, la tuberculose n'est pas encore au premier rang des priorités sanitaires dans de nombreux pays, selon ce communiqué. En Afrique, les gouvernements ne fournissent que 22% des ressources nécessaires au financement des services antituberculeux adéquats, tandis que 44% des besoins restent non financés. Il est urgent d'intensifier les efforts pour mobiliser des fonds supplémentaires au niveau national et auprès des donateurs internationaux.

Thérèse Ntumba