C’est une violence "inouïe" enregistrée tôt le matin de ce mardi 8 mars 2022 à Kilo-Mission (territoire de Djugu) en Ituri où au moins 18 personnes ont été tuées par des miliciens CODECO. Parmi les victimes, il y a cinq femmes et cinq enfants, affirment les sources locales.
“Ils sont arrivés vers 5 heures du matin et ont tué à l'aide de la machette et arme à feu la paisible population à Kilo-Mission chez les prêtres. Ils ont aussi incendié un véhicule qui était sur place avant que les FARDC n’interviennent pour les chasser. C'est vraiment un carnage qu'ils ont commis ici”, a dit à ACTUALITE.CD Basiloko Toko Jean-Robert, président de la société civile locale.
Les autorités locales confirment ce bilan. Le bourgmestre de la commune rurale de Mongbwalu dit avoir instruit la Croix-Rouge locale de prendre en charge les corps.
“Nous condamnons cette nouvelle attaque survenue à Kilo-Mission. Heureusement qu'il ne se sont pas attaqués aux deux prêtres qui sont là. Nous avons intimé l'ordre à la Croix-Rouge pour prendre soin de ces corps avant de procéder à l'enterrement”, a indiqué Jean Pierre Bikilisende, bourgmestre de la commune rurale de Mongbwalu.
Les affrontements se sont poursuivis entre l’armée et les assaillants jusque dans la journée. Les activités sont perturbées dans la région. C’est aussi dans la même zone qu’au moins six négociateurs de la paix dépêchés par la Président de la République sont retenus comme otages depuis le 16 février dernier par les miliciens CODECO.
C’est la deuxième attaque meurtrière dans la zone depuis le début de l’année. Le 15 février dernier, 18 autres civils ont été tués au village Sciérie Abelkozo, en secteur des Banyali Kilo après plusieurs alertes faites par la société civile sur une probable attaque des miliciens. Plusieurs observateurs déplorent la non prise en compte par l’armée des alertes de la population sur les mouvements des assaillants. Tout ceci dans un contexte de l’état de siège décrété depuis le 6 mai dernier en Ituri et au Nord-Kivu mais dont les résultats sont loin de faire l’unanimité.
Freddy Upar, à Bunia