Drame de Matadi Kibala : "Nous ne sommes pas des chefs pour intervenir seulement quand c'est trop tard, gouverner c'est anticiper", interpelle le Cardinal Ambongo

Le Cardinal Fridolin Ambongo s'est montré très dur envers les autorités politico-administratives de la République Démocratique du Congo à la suite du drame de Matadi Kibala causant la mort de 25 personnes après la coupure d’un câble électrique haute tension et qui est tombé sur un marché local. Dans son homélie lors de la messe en mémoire de ces victimes mercredi à la paroisse Notre Dame du Rosaire/Matadi-Kibala, il a appelé les autorités à plus de responsabilités dans leur manière de gérer le pays.

Il a rappelé que gouverner c'est prévoir, des mesures fortes doivent être prises pour ne plus revivre pareille situation.

"Gouverner, dit-on, c´est prévoir et non attendre passivement les accidents malheureux pour nous mettre à traquer en vain les coupables et à enterrer les morts. Nous ne sommes pas des chefs pour intervenir seulement quand c'est trop tard, gouverner c'est anticiper. Nous ne voulons plus continuer à mourir à cause de l'irresponsabilité des uns et des autres. Et en particulier pas de ceux et celles qui ont le devoir de nous assurer la sécurité, la paix et le bien-être. Demain, si nous ne prenons garde, un autre accident va survenir et peut-être pas avec les câbles, peut-être avec les gros camions qui fonceront sur les paisibles citoyens au marché. Et après quand tout le monde sera mort dans des circonstances pareilles, qui allons nous diriger demain ? Nous serons des dirigeants, des chefs pour qui ? Nous serons des chefs dans un cimetière. Nous serons des autorités qui règnent sur le royaume de morts", a-t-il interpellé.

Les obsèques des 25 personnes mortes par électrocution à Matadi-Kibala dans la commune de Mont-Ngafula ont été fixées par le gouverneur de Kinshasa ce vendredi à 11 février 2022 au stade Vélodrome de Kintambo. 

Les victimes ont été électrocutées par un câble haute tension de la Société nationale de l’électricité (SNEL), coupé par un coup de foudre sous une pluie battante en date du 2 février dernier. Des mesures ont été prises par le gouvernement, notamment la délocalisation de ce lieu de négoce vers la cité Mitendi, dans la même commune, afin d’éviter que ce genre de drame ne se reproduise.

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Clément Muamba