Les tôles recouvrent une grande partie de 7 hectares qui accueillent le « Zoo de Kinshasa » depuis le début des années 1930. Le chantier semble abandonné. Depuis le lancement officiel des travaux de réhabilitation rien ou presque n’a été fait. Quelques briques, puis rien. Aucune explication n’ont n’est disponible de la part du ministère du tourisme. Jadis, un site incontournable du circuit touristique de Kinshasa, le Zoo de Kinshasa a dégringolé et n’attire plus. Avec moins de 100 animaux d’une quarantaine d’espèce ce jour, ce site a connu meilleur sort pendant la période coloniale.
Le zoo de Kinshasa a besoin de plus. Pas seulement la rénovation du bâtiment, mais le changement de tout le paradigme. ACTUALITE.CD a interrogé Olivier Mushiete, le nouveau directeur général de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Il a une nouvelle vision pour cette activité. Cependant la tâche ne sera pas facile.
« La question des jardins zoologiques et jardins botaniques est une question épineuse donc à quand la réouverture ? En fait, nous allons remettre ces institutions en place une fois que nous en aurons fini avec l'état des lieux exhaustif de la situation générale de l'ICCN », a expliqué à ACTUALITE.CD Olivier Mushiete.
Le nouveau dirigeant de l’ICCN pense autrement: « C'est mon avis personnel que je donne ici. Il faut qu'on arrête de mettre des animaux dans des cages, dans les villes. C'est une façon de faire qui est d'un autre temps. Aujourd'hui, nous avons d'autres solutions ».
Lire aussi: RDC: le zoo de Kinshasa attend toujours sa rénovation
Il faut, dit-il, tirer profit du don de la nature: « Le Congo est un grand pays. Il détient des richesses incroyables en termes de biodiversité animale et végétale. Aujourd'hui nous avons parfaitement la possibilité de rendre ses richesses naturelles accessibles aux enfants en les permettant d'aller tout simplement les voir sur place comment ça se passent. C’est l'inverse que de faire venir les animaux de loin et les mettre dans les cages et j'ai vu de mes yeux des situations incroyables où on fait venir des Ours polaires ici en Afrique Centrale non il faut arrêter avec ça ».
Le zoo peut et doit être un cadre pédagogique: « Il faut que nos jardins zoologiques deviennent aujourd'hui des centres didactiques, c'est vraiment leur vocation numéro un. On aura toujours quelques animaux. On aura toujours de la végétation mais mon idée est de faire de ces cadres des centres du monde vivant dans lequel on va organiser un mariage intelligent entre la flore et la faune et nous mettrons à la disposition du public les animaux less plus facile à domestiquer entre guillemets. Pour le reste, nous créerons les conditions qui permettront aux jeunes gens, aux enfants, aux scientifiques de se rendre sur place ».
Olivier Mushiete encourage des initiatives qui existent comme Lola Ya Bonobo, à seulement 10 kilomètres de la capitale, à côté des Petites Chutes de Lukaya.
« C'est aussi un endroit où justement on a créé les conditions pour avoir accès à un mariage intelligent entre la faune et la flore. Lola Ya Bonobo illustre à lui tout seul très très bien ce que je viens de vous dire, en prenant des initiatives comme ça bien réfléchies, bien organisées, on change le concept et on rend les choses beaucoup plus agréables aussi bien pour les visiteurs mais aussi pour les animaux eux-mêmes ».
A Lola ya Bonobo, les bonobos orphelins victimes du trafic illégal de viande de brousse sont secourus. Ils sont soignés et pris en charge aussi longtemps que nécessaire. Certains bonobos sont réintroduits dans la nature.
Ecoutez cet entretien avec Olivier Mushiete ci-dessous