RDC: attaque rebelle dans l'est, plus de 20 soldats tués selon des sources locales

Une patrouille FARDC au Nord-Kivu

Une nouvelle attaque attribuée au mouvement rebelle M23 a visé mardi une position de l'armée dans l'est de la République démocratique du Congo, faisant, selon des sources locales interrogées mercredi, plus d'une vingtaine de morts parmi les militaires.

Les Forces armées de RDC (FARDC) ne confirment pas ce bilan qui, faute d'accès au site des combats, n'est pas non plus confirmé de sources humanitaires.

L'attaque a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi contre une position de l'armée située près du parc national des Virunga, à Nyesisi, dans le territoire de Rutshuru (province du Nord-Kivu). Des affrontements se poursuivaient mercredi, ont indiqué des sources de la société civile et de l'administration locale.

Selon Gentil Karabukala, président de la société civile du groupement de Kisigari, localité proche de Nyesisi, le nombre de militaires tués serait de 29. 

Un colonel figure parmi eux, a indiqué le lieutenant-colonel Muhindo Lwanzo, directeur de cabinet de l'administrateur de Rutshuru. Des pertes ont également été enregistrées du côté des rebelles, a-t-il ajouté, sans pouvoir en préciser le nombre.

Dans un tweet, le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), citant "plusieurs sources locales et membres des FARDC", a indiqué qu'"au moins 26 soldats" avaient été tués.

Le M23, pour "Mouvement du 23 mars", qui se fait également appeler "Armée révolutionnaire du Congo", est une ancienne rébellion de Congolais tutsi soutenus par le Rwanda et l'Ouganda, qui avait été défaite en 2013. Ce mouvement est accusé depuis novembre dernier d'attaquer des positions de l'armée.

Interrogé par un correspondant de l'AFP, un porte-parole de ce mouvement, Willy Ngoma, a affirmé qu'il "ne faisait que riposter aux attaques lancées depuis octobre par les FARDC contre ses positions".

Par ailleurs, dans la province voisine de l'Ituri, une attaque lancée la même nuit dans le territoire d'Irumu, attribuée aux rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), aurait fait des victimes civiles. Le KST, qui dispose d'experts sur le terrain dans les provinces troublées de l'est de la RDC, évoque "au moins 11" morts.

Le Nord-Kivu et l'Ituri sont depuis mai dernier sous état de siège, mesure exceptionnelle qui a donné les pleins pouvoirs à l'armée et à la police mais n'est pas encore parvenue à mettre fin aux exactions des multiples groupes armés sévissant depuis plus de 25 ans dans la région.

Des opérations militaires conjointes ont par ailleurs été lancées fin novembre par l'Ouganda et la RDC contre des positions des ADF dans les deux provinces.

Lire ici: RDC: un colonel de l'armée tué dans une attaque des ex-M23 à Rutshuru

AFP avec ACTUALITE.CD