Répression de la marche pour la libération de Ngoy Mulunda : l'archevêque de Lubumbashi appelle à l'ouverture d'une enquête pour que les coupables soient déférés devant la justice

Rassemblement pour la marche visant à exiger la libération de Ngoy Mulunda à Lubumbashi
Rassemblement pour la marche visant à exiger la libération de Ngoy Mulunda à Lubumbashi/Ph. ACTUALITE.CD

Après la répression d’une marche visant la libération du pasteur Daniel Ngoy Mulunda, ancien président de la CENI, mardi 18 janvier dernier à Lubumbashi, l'archevêque métropolitain de Lubumbashi, Monseigneur Fulgence Muteba, a fait une mise au point sur la question. Il s'est dit choqué par la répression de la marche.

« Je suis extrêmement préoccupé et consterné par la répression violente, mercredi 18 janvier sur avenue Kasa-Vubu dans la commune de Lubumbashi, d'une marche pacifique dûment autorisée par l'autorité urbaine qui s'est malheureusement soldée dans le chaos et a causé plusieurs blessés. Je condamne vigoureusement l'usage intentionnel, délibérément disproportionné de la force répressive. Tout bien considéré, le recours à la force et à la violence constitue une violation flagrante et intentionnelle du droit de manifester pacifiquement reconnu à la fois par la charte des Nations-Unies et par la constitution de notre pays, la RDC », dit—il dans un message publié ce mercredi.

Il appelle aussi à l'ouverture d'une enquête pour que les coupables soient déférés devant les tribunaux compétents.

« Considérant la gravité des incidents, je demande qu'une enquête soit diligentée et que, pour servir de leçon, au nom du droit et de justice, les coupables soient déférés devant la justice », poursuit Mgr Fulgence Muteba Mugalu, archevêque métropolitain de Lubumbashi.

L'AFBC de Néné Nkulu, ministre honoraire du travail et prévoyance sociale avait demandé d'organiser une marche pour réclamer la libération du pasteur Ngoy Mulunda Nyanga, président honoraire de la CENI. Le maire de Lubumbashi, Ghislain Robert Lubaba Buluma, qui avait autorisé cette marche le 14 janvier dernier, est venu sur le lieu de la marche pour annoncer son report pour des raisons sécuritaires. Ce qui n'a pas enchanté les organisateurs dont certains notables Katangais. Une situation qui a poussé la police, face au refus d'user des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Deux députés nationaux ont été touchés dont Mathieu Kasunka wa Banza et Augustin Kahozi Malisawa. Sur place, on pouvait voir les députés Félix Kabange Numbi, René Banza et Pablo Ngwej mais aussi certains ministres honoraires du FCC de Joseph Kabila Kabange. Ils ont dénoncé l'usage disproportionné de la force par la police en évoquant notamment 14 blessés graves et 41 blessés légers.

Pasteur Daniel Ngoy Mulunda est à la prison de la Kasapa où il purge sa peine de trois ans infligée par la justice qui lui reproche des propos indépendantistes.

José MUKENDI