Procès Chebeya : le ministère public favorable à la demande des parties civiles de faire comparaître à titre de renseignant notamment Joseph Kabila pour que certaines zones d'ombre soient élucidées

La composition de la Haute Cour militaire dans le procès Chebeya
La composition de la Haute Cour militaire dans le procès Chebeya

La Haute Cour militaire a décidé de renvoyer l'affaire au 19 février prochain, pour donner une réponse à la demande des parties civiles, de la comparution de certaines hautes personnalités telles que l'ancien Inspecteur Général de FARDC John Numbi, l'ancien auditeur général de FARDC, le Général Ponde et l'ancien Chef de l'Etat Joseph Kabila. Au sujet de cette requête, l'officier du ministère public a estimé nécessaire la comparution des personnes citées, pour un "procès équitable".

"Les plaidoiries des parties civiles n’ayant pas eu lieu, ça sera difficile au ministère public de rendre son réquisitoire. L'article 74 est clair à ce sujet. Puisqu'il s'agit d'une demande des parties civiles pour des cas qui n'ont pas été suffisamment exploités par la haute cour et dans le besoin d'un procès équitable, il serait souhaitable, Monsieur le président, et c'est dans l'obligation de la haute cour de pouvoir recevoir ces prolégomènes et de répondre à cette demande et que nous puissions faire le réquisitoire. L'avis du ministère public est favorable, en ce sens que certaines zones d'ombre doivent être élucidées", tels ont été les termes de la demande du ministère public à la cour.

Pour Maître Élie Mbikayi, avocat de la partie civile, les zones d'ombre vont profiter aux parties prévenus, pour qu'après le jugement qu'elles puissent aller en cassation contre l'arrêt de la haute cour.

" La partie prévenue Paul Milambwe a cité devant vous certaines personnes qui ont joué un rôle ou un autre dans le double assassinat. Quand nous disons que nous avons besoin de ces gens, c'est l'avis du ministère public. Nous voulons d'abord la vérité avant toutes choses. Si nous commettons et le ministère public l'erreur d'aller sans l'appel de ces renseignants, les prévenus vont profiter des zones d'ombre pour aller demain en cassation. La vie humaine n'a pas de prix. N'acceptons pas d'avoir une décision qui sera cassée en cassation", a expliqué à la Haute cour Me Élie Mbikayi.

Floribert Chebeya avait été convoqué le 1er juin 2010 à l'Inspection générale de la police à Kinshasa pour rencontrer son responsable, le Général John Numbi, selon plusieurs témoignages. Son corps avait été retrouvé le lendemain dans sa voiture, les poignets portant des traces de menottes à Mitendi, périphérie ouest de Kinshasa. Celui de son chauffeur Fidèle Bazana n'a jamais été retrouvé.

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Ivan Kasongo