La députée nationale Jeannette Kavira a déploré, lundi dernier, le faible budget réservé au secteur de la recherche scientifique, soit 0,5% du budget national. Pour elle, la recherche scientifique est « le socle de tout développement intégral et durable ».
Elle appelle la commission économie et finance (ECOFIN) de l’Assemblée nationale à trouver d’autres ressources financières afin de gonfler l’enveloppe du ministère de la recherche scientifique.
« Pourtant nous sommes sans ignorer que la recherche scientifique est le socle de tout développement intégral et durable. Je conseillerai aux amis de l’Ecofin de chercher des fonds additionnels à affecter à la recherche scientifique. Je ne sais pas ce que nous pouvons faire sans soutenir le secteur de développement durable sans y affecter suffisamment de moyens pour la recherche. Nous avons vu comment les gens mourraient à cause de Covid-19 tout simplement parce qu’on manquait des respirateurs pourtant nous avons des scientifiques qui peuvent bien nous en fabriquer. Nous sommes en train de manquer de vaccins tout simplement parce que nous sommes paresseux dans le secteur de la recherche scientifique. Les nations qui se sont développées sont celles qui ont affecté suffisamment de moyens dans la recherche scientifique », avait fustigé Jeannette Kavira à sa prise de parole lors du débat général sur le projet de budget 2022.
Mme Kavira s’est posé quelques questions.
« Comment pensez-vous investir dans la recherche nucléaire qui pourtant peut avoir des ramifications, peut nous produire de l’électricité et aussi que la médecine peut en profiter, on affecte au centre de recherche nucléaire de Kinshasa 240 000 USD. Qu’est-ce qu’on peut faire avec cette somme pour la recherche nucléaire ? Une recherche pourtant capitale dans la vie d’une nation. On ne peut même pas fabriquer une cartouche parce que nous n’avons rien mis dans la recherche scientifique. Le centre de recherche en télédétection 190 000 USD, la recherche scientifique en santé : 73 000 USD, même en agriculture sans la recherche nous n’irons pas loin. Nous importons tout, les engrais, les semences, les matériels aratoires, même des petites choses que nous pouvons fabriquer ici et nous dépensons des milliers de dollars dans les importations. Je suis sidérée qu’un pays qui importe tout donne 3% à l’agriculture, développement rural 3%, qu’est-ce que nous voulons finalement ? », s’est-elle interrogée.
Ce projet de loi des finances 2022 est évalué à 20 682,6 milliards de Francs congolais (CDF), soit un taux d’accroissement de 41,5% par rapport au budget initial de l’exercice 2021 chiffré à 14 620,5 milliards de CDF.
Le Premier ministre est de nouveau attendu à la chambre basse pour répondre aux préoccupations soulevées par les députés nationaux.
Fonseca Mansianga et Berith Yakitenge