Le Premier Ministre, Sama Lukonde a reçu ce jeudi 11 novembre à Kinshasa un groupe de députés nationaux des provinces sous état de siège à savoir, le Nord-Kivu et l'Ituri. Il était question pour le chef du gouvernement, d'écouter ces élus qui n'apprécient guère la manière dont la question de l'état de siège est gérée au niveau du gouvernement central.
Ces élus s’opposent depuis plusieurs semaines à la prorogation de l’état de siège et se montrent plutôt favorables à une mutualisation des forces avec « des pays amis » en vue de traquer les groupes armés, notamment la rébellion de Forces démocratiques alliées (ADF).
« Nous croyons en la parole du Premier Ministre parce que c'est lui qui dirige le Gouvernement de la République. Nous lui demandons de prendre des décisions courageuses. Nous avons sollicité par exemple une mutualisation des forces avec les pays amis. Si le gouvernement pouvait parvenir à le faire, ça pourrait contribuer quand-même à l'éradication de l'insécurité en Ituri », a affirmé le député Serge Muber Thoniot au nom de ses collègues de l’Ituri.
De son côté, la députée nationale Jeannette Kavira, s’exprimant pour le compte du caucus des députés du Nord-Kivu, a plaidé pour une évaluation par le gouvernement, de la situation sécuritaire dans les deux provinces.
« Il est temps que le gouvernement puisse, à son niveau, évaluer l'état de siège par rapport aux résultats sur le terrain. Nous avons recommandé que le gouvernement puisse songer à la mutualisation des efforts avec les pays amis. Le Premier ministre a pris en considération toutes les recommandations légitimes des élus du peuple », a indiqué la députée Jeannette Kavira.
Cette séance de travail et d'échange d'informations a connu la participation d'autres membres du gouvernement notamment le VPM de l'intérieur Daniel Aselo, la ministre d'État de la justice Rose Mutombo, le ministre de la Défense nationale Gilbert Kabanda et quelques officiers supérieurs militaires et policiers.
Les députés nationaux de l'Ituri et du Nord-Kivu ont décidé de quitter la plénière de lundi 1 novembre consacrée à l'examen du projet de loi portant prorogation de l'état de siège pour la 11e fois. Ces élus dénoncaient une prorogation avant de présenter un plan de sortie de l’état de siège. Ils critiquent une mesure exceptionnelle sans résultats.
Ils notent « la persistance de l'activisme des groupes armés locaux et étrangers, les tueries quasi permanentes de la population civile dans les villages, pillage des biens et incendie des maisons et des infrastructures sociales de base, déplacement massif de la population dans tous les sens et occupation facile des entités par les groupes armés locaux et étrangers, massacres et pillages du bétail par les groupes armés ».
Mais le gouvernement note des avancées significatives sur le terrain grâce à l’état de siège. Le conseil des ministres a même adopté il y a une semaine le projet de loi pour la 12e prorogation de cette mesure.
Clément Muamba