Gestion des cas de violence conjugale en RDC : comment s’organisent les ONGs?

Photo/ Actualité.cd
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Qu’elles soient influenceuses, leaders ou ménagères, près d’une femme sur trois, indiquent avoir été exposées à des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire intime. Comment s’organisent les ONGs de Kinshasa pour la prise en charge des victimes ? Pascaline Zamuda coordonnatrice de CREEIJ Asbl dévoile les moyens de prise en charge au sein de sa structure. 

« C’est une situation déplorable. L’attention au niveau de la justice et même au niveau de la communauté n’est pas encore assez accordée à ce fait social. Les femmes qui occupent des postes de décisions en société, des influenceuses, des leaders sont parfois même les plus exposées aux violences dans le couple. » souligne-t-elle 

Décider d’en parler aux personnes de confiance

Que faut-il faire quand on est victime ? Pascaline Zamuda propose une première astuce :  

« La décision à prendre en premier lieu est d’abord de dénoncer auprès des bonnes personnes, décider d’en parler aux personnes de confiance, qui peuvent donner de bonnes orientations et prodiguer des bons conseils. Les violences ne méritent pas d’être banalisées quelle qu’en soit la forme. Il faut toujours être conscient et en alerte ».  

 

Comment gérer les impacts sur son statut social ? 

Après avoir brisé le silence, poursuit-elle, « il faut dans certains cas, consulter des conseillers conjugaux, au niveau de l’église, au sein des familles, ensuite aller vers des structures qui pourront à leur tour proposer une prise en charge adéquate. Sans cela, les impacts seront réels autant sur la victime que sur la communauté. »

Tout comme le médecin Njukendi, la Coordonnatrice soutient le fait que les femmes ne dénoncent pas la violence dont elles sont victimes.  

« Nous recevons énormément de cas. Et pour la plupart, les victimes ne dénoncent pas. Malheureusement, c'est lorsqu’un drame se produit qu’elles se manifestent. Il peut s’agir des coups et blessures volontaires, des meurtres, de divorces, de la séparation, de privation de liberté ou des biens, » a-t-elle fait savoir. 

Quelle prise en charge pour les victimes ? 

« Nous commençons par la référence juridique, lorsque la victime se présente et est au préalable décidée d’en finir avec cette situation. En principe, l’assistance devrait être holistique (médicale, psychologique, judiciaire, et autres). Mais cela implique énormément des moyens. Nous donnons des soins et continuons à suivre l’évolution de la victime, » dit Pascaline Zamuda.  

Et d’ajouter, « cette forme de violence devrait attirer l’attention de la communauté, des autorités, des défenseurs des droits humains. Elle ne devrait pas être considérée comme une question taboue. Elle nécessite l’application de tous pour la réduire. »

Par ailleurs, Pascaline Zamuda plaide pour qu’il y ait suffisamment de centre pour la prise en charge des victimes des violences conjugales et pour des campagnes de sensibilisation à travers notamment des médias comme cela se passe pour les autres cas tels que les violences sexuelles, la protection de l’enfant, les violences basées sur le genre.

Prisca Lokale