Dans le cadre de la quinzaine de la fille, les ministères de la jeunesse et du genre, famille et enfant ont organisé une matinée de sensibilisation à l'égard des élèves d'environ 10 écoles de Kinshasa. Après les messages de Yves Bunkulu et Gisèle Ndaya, les participantes ont été sensibilisées par des experts en matière du numérique et violences sexuelles basées sur le genre (VSBG).
"Nous appelons à la mobilisation des filles pour la dénonciation de toutes formes de violences dans notre communauté. C'est à vous qu'il appartient de briser la barrière posée par les stéréotypes, l'exclusion liées aux us et coutumes rétrogrades qui placent les filles à l'arrière garde de la société" a dit Esther Kamwanya, directeur de cabinet adjoint au ministère du genre, représentant la ministre Gisèle Ndaya Luseba à cette activité.
S'appuyant sur l'exemple de Sandrine Mubenga et de plusieurs autres femmes qui ont excellé dans leurs domaines, Yves Bunkulu, ministre de la jeunesse, a insisté sur l'usage efficient des opportunités qu'offre le numérique.
"Vous êtes un espoir pour ce pays. Je vous invite à utiliser les réseaux sociaux pour une bonne cause, ils ne doivent pas servir à votre perdition. Utilisez et appropriez-vous du numérique. Concentrez-vous sur vos études," a conseillé le ministre aux jeunes filles.
Parmi les experts, Florence Boloko, Directrice générale de l’Agence Nationale de lutte contre les violences faites à la Femme, à la jeune et petite Fille(AVIFEM), a abordé le lien entre Nouvelles technologies de l'information et de la Communication et violences sexuelles et celles basées sur le genre. Elle a notamment parlé de l’expérience de la RDC en matière de l'utilisation des NTIC dans la lutte contre les VBG, des outils mis en place tel que la Ligne verte. Mais aussi, des améliorations envisagées dans cette lutte.
Des membres des ministères concernés ont aussi abordé la définition des concepts liés aux VBG, le genre, le sexe, le viol, les types de violence, comment s'effectuent les violences en ligne, la part de la jeune fille dans cette lutte, les violences en milieux scolaire et familial.
Environ 200 élèves ont pris part à cette matinée. Elles proviennent notamment des écoles Centre Féminin Marie Antoinette, Saint-Etienne, Lycée Maman Diakenba, Complexe Scolaire Africa, Cardinal Monsengwo, École Massamba et Mokengeli.
Sarah Onka, élève en 6ème année coupe et couture au Centre Féminin Marie-Antoinette a partagé son expérience en matière d'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication. " Je sais qu'au-delà d'utiliser le numérique pour converser, je peux également effectuer mes recherches, m'instruire et bénéficier des formations."
Pour Joyce Mwaku, 5ème Littéraire Saint-Etienne le moment le plus important pour elle, à été lorsque Madame Jocelyne du ministère du genre les a interpellé sur les images malsaines qu'elles envoient souvent sur les réseaux sociaux. "Nous devons établir des limites, savoir ce qui doit être partagé et ce qui ne doit pas l'être," précise-t-elle.
Mêmes compétences, mêmes batailles
Bénie Ntumba élève en 6ème biochimie et Makemba Gilundu, finaliste en commercial de l'école Massamba ont réussi à booster leur estime de soi.
"Je ne dois plus me laisser faire. Je dois me battre autant que les hommes le font pour faire valoir mes compétences intellectuelles. Je suis autant utile pour ma société et mon avenir", confie Bénie Ntumba.
A Gilundu Makemba de renchérir, " Nous ne sommes pas inférieures. Il y a de nombreuses activités qui sont organisées dans nos écoles et nous devrions y participer, être prêtes autant que les hommes. Nous avons aussi le numéro 122 pour appeler et dénoncer toutes formes de violences dans nos communautés".
Cette activité a été organisée en collaboration avec le Centre Carter dans l'enceinte de l'école Cardinal Monsengwo. Pour rappel, le thème national de la journée internationale de la Fille a été, "La Fille et le Numérique pour un monde égalitaire".
Par ce thème, les ministères ont voulu appeler à la mobilisation des filles pour une vie débarrassée de toute forme de violence basée sur le genre et permettre aux jeunes filles de prendre la tête d'une génération d'innovatrices qui accélèrent le changement social.
Prisca Lokale