RDC : Lucha, Filimbi et les consommateurs lésés annoncent des manifestations pacifiques pour exiger la suppression du RAM

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Les mouvements citoyens Lucha, Filimbi et les consommateurs lésés ont annoncé, ce lundi 18 octobre, des manifestations citoyennes pour exiger la suppression du registre des appareils mobiles (RAM).

Dans une déclaration commune, ces mouvements de la société civile condamnent ce qu'ils qualifient de dérive autoritaire qui s'est observée dans le chef du bureau de l'Assemblée nationale, qui s'est érigé le droit de priver les Congolais de leur droit constitutionnel.  Pour ce qui est des fonds déjà collectés, ils appellent à une enquête pour éclairer l'opinion sur la traçabilité de ces fonds.

« Exigeons la suppression totale de cette vaste escroquerie étatique qui menace fortement la paix sociale des Congolais. Endéans 72h, si le gouvernement congolais ne répond pas aux attentes de la population, les forces vives de la société civile déploieront une série d’actions fortes et puissantes à travers tout le pays afin de mettre fin à ce vol organisé. A cet effet, nous lançons déjà dès ce lundi 25 octobre 2021, une campagne de  sensibilisation et mobilisation citoyenne contre la taxe RAM. Demandons aux organes de contrôle des fonds publics (administratif, parlementaire et  juridictionnel) d’enquêter sur la traçabilité des millions de dollars américains générés », ont-ils déclaré devant la presse réunie au CEPAS.

D'après Joël Lamika du mouvement national des consommateurs lésés (MNCL), il sera question d'assiéger quelques institutions de la République lors de ces manifestations citoyennes.

« Nous organiserons des sit-in et partout dans le pays, les nuits de protestation que ça soit devant la Présidence de la République, devant la Primature ou encore devant l'hôtel du gouvernement. Nous allons nous mobiliser comme un seul homme, nous allons mener toutes les actions puissantes et possibles susceptibles de conduire à la suppression de la plus vaste escroquerie d'État appelée RAM », a-t-il précisé.

Il estime que le Chef de l'État qui avait battu campagne avec comme slogan le peuple d'abord ne peut pas chercher à se mettre une épine à ses pieds pour les prochaines élections.

« Cette activité consiste justement à renforcer la pression et rappeler au gouvernement que le peuple congolais ne veut pas de cette taxe RAM. Il est important d'abord d'améliorer le pouvoir d'achat des Congolais avant de penser à instaurer des taxes supplémentaires. La priorité d'un gouvernement qui se dit socialiste, ce n'est pas l'instauration de taxes supplémentaires mais c'est d'abord l'amélioration des qualités des services existants. Aujourd'hui, nous avons une connexion internet de mauvaise qualité, nous avons la fracture numérique dans notre pays, la communication coûte extrêmement chère, un gouvernement qui a battu campagne sur base d'un slogan axé sur le peuple d'abord devrait améliorer la qualité de nos vies, la qualité de la connexion internet, le coût des appels avant d'instaurer une taxe supplémentaire. Nous en appelons donc au Président de la République, garant de la nation qui est le premier et le seul responsable devant le peuple de savoir qu'il n'a pas besoin de cette épine dans ses pieds pour les prochaines élections. Il nous a promis le social et le social, c'est l'amélioration de nos vies », a poursuivi Joël Lamika.

Jacques Issongo de la LUCHA estime qu'en attendant la décision du conseil des ministres, il est plus qu'urgent que le Premier ministre, en qualité de chef du gouvernement, puisse prendre une décision portant suspension de prélèvement des crédits dans le cadre du RAM.

« Nous avons adressé une correspondance au Premier ministre pour lui demander de supprimer à titre conservatoire cette taxation illégale que nous qualifions d'escroquerie d'État. Nous pensons que cette lettre va produire des effets, nous disons bien à titre conservatoire en attendant que le conseil des ministres qui aura lieu le vendredi puisse statuer là-dessus (…). Il n'y a rien de haine là-dessus. Mais c'est question des principes, de la bonne gouvernance, du respect des textes et des lois, lorsque le ministre se base sur des lois créant l'ARPTC, nulle part elle fait mention du RAM où on devait ponctionner une quelconque taxe auprès des abonnés. Les Congolais que nous sommes, nous ne sommes pas obligés une fois de plus de pouvoir être surexploités », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Sama Lukonde a indiqué vendredi lors de la réunion du Conseil des ministres, qu’il a bel et bien reçu les recommandations faites par les députés au sujet de la taxe sur le RAM, et que le gouvernement se prépare à apporter des réponses lors du prochain conseil des ministres.

Clément MUAMBA