Les parents d’élèves sur la rentrée scolaire 2021-2022 : « les écoles qui exigent les frais scolaires avant le début des cours doivent se soucier de nous »

Photo actualite.cd
Photo actualite.cd

Alors que l’année scolaire 2020-2021 a officiellement été clôturée le 8 septembre dernier, la rentrée des classes pour l’année 2021-2022 est fixée pour le lundi 4 octobre prochain sur l’ensemble du territoire national. Les élèves n’auront eu qu’environ un mois de vacances. Même chose pour les parents, obligés de préparer cette prochaine rentrée en l’espace d’un mois. Une situation due au contexte de la Covid-19.

A ce jour, il ne reste plus que deux semaines avant la reprise des cours. La rentrée scolaire implique, pour les parents d’élèves, l’achat de nouvelles fournitures pour leurs enfants (sacs, uniformes, cahiers, et bien d’autres objets classiques).  A Kinshasa, comment s’organisent-ils ? ACTUALITE.CD a interrogé cette semaine quelques parents.

Plusieurs parents avouent rencontrer des difficultés pour préparer cette nouvelle rentrée, au regard du temps qui ne joue pas en leur faveur. Quelques-uns, parmi eux, appellent aussi à l’indulgence des écoles qui exigent le paiement de l’acompte des frais avant le début des cours.

« Déjà le calendrier a été bouleversé suite à la pandémie (de Covid-19, ndlr). C'est pourquoi il y a aussi répercussion sur la date de la rentrée scolaire. Néanmoins, la préparation de cette rentrée pose problème. Nous croyons à Dieu. Les écoles qui exigent les frais scolaires avant que les élèves ne commencent les cours doivent avoir le souci des parents et le souci de notre pays car ce dernier va très mal », a déclaré Monsieur Djimi, résidant au quartier Mombele dans la commune de Limete.

Orthenvie  Mabaya est parent mais aussi vendeuse des cahiers et d’autres fournitures scolaires. Elle propose que les parents puissent envoyer leurs enfants à l'école le 4 octobre prochain même sans de nouvelles tenues.

« C'est mieux que les enfants reprennent les cours même sans nouveaux sacs, sans nouvelles tenues partant de ce grand retard qu'ils ont connu. Que les parents arrêtent de se tracasser beaucoup. Les fonctionnaires ne sont pas encore payés et comment payer les acomptes des frais demandés dans des écoles », a-t-elle dit.  

A Monsieur Flavien Fumbula, habitant du quartier 6 dans la commune de N'djili de renchérir :

« Nous savons que c'est difficile pour la rentrée scolaire mais nous n'avons pas le choix. On doit se battre pour que les enfants reprennent les cours. Nous savons bien qu'il y a Covid-19 mais cela ne peut pas nous empêcher d'assurer l'éducation de nos enfants. En tant que parents responsables, nous devons assumer malgré la réduction du temps pour la rentrée scolaire ».

Les enfants de Madame Chouchou Lodi étudient dans une école internationale. Ils ont déjà repris les cours depuis une semaine. Elle ne se trouve donc pas dans la même situation que la majorité de parents mais dit néanmoins comprendre la difficulté que ces derniers éprouvent en ce moment.

« Mes enfants sont dans une école internationale. C'est depuis le mois de juin qu'ils sont en vacances et ont à peine repris les cours la semaine passée. On a eu tout le temps de préparer cette rentrée scolaire. Ce qui n'est pas le cas pour nos écoles ici à Kinshasa où les vacances ont sensiblement été réduites à environ 1 mois. Du coup, ce n'est pas chose facile de préparer la rentrée scolaire.  Il faut réunir les frais scolaires, les fournitures, les uniformes et autres. Donc, je comprends la difficulté d'autres parents », a-t-elle dit.

Monsieur Erick Matondo, qui prépare la rentrée scolaire pour plusieurs élèves reste optimiste malgré les difficultés.  

« Le temps est devenu très difficile pour les parents. L'économie est en baisse. Nous passons des moments difficiles dans notre pays avec la venue de la pandémie. Les vacances sont justes pour un mois et c'est difficile pour organiser la rentrée scolaire pour nos enfants. Nous espérons qu’avec la grâce de Dieu, tout ira bien et que nos enfants seront dans les écoles le mois prochain », a-t-il confié.

Pour rappel, le ministre de l'enseignement primaire secondaire et technique (EPST), a signé, mardi 7 septembre, une circulaire sur les frais scolaires pour l'année 2021-2022 dans les établissements publics et privés de l'EPST. Tony Mwaba Kazadi a martelé que cette nouvelle année scolaire est placée sous le signe de la « poursuite des efforts pour la consolidation et la pérennisation de la gratuité ». Dans ce document adressé aux gouverneurs des provinces, le ministre de l’EPST appelle les chefs des exécutifs provinciaux, à qui reviennent les prérogatives de fixer les frais scolaires, à les réduire drastiquement surtout pour la rubrique frais de fonctionnement au niveau de maternel, du secondaire et de l’humanité non prise en compte par la gratuité.

Divine Mbala, stagiaire UNIKIN