Pollution des rivières Tshikapa et Kasaï : des kinoises donnent leurs propositions 

Pollution des eaux au Kasaï
Pollution des eaux au Kasaï

Quatre territoires fortement touchés sur les cinq que comprend la province du Kasaï, 4500 cas de diarrhée recensés, 13 zones de santé avec plus de 60 aires de santé, tels sont les impacts révélés par la mission gouvernementale au sujet des rivières  polluées par des déchets miniers provenant de l’Angola. A Kinshasa, des femmes livrent des suggestions pour pallier ce problème.  

« Je pense qu’une plainte devrait être portée au niveau régional contre les auteurs de cette pollution,» propose Régine Nzumba, près d’une alimentation en ville. Pour elle, il s’agit d’une violation à l’égard des populations congolaises. « Les produits toxiques méritent d’être canalisés à d’autres endroits plutôt que dans les rivières. Que nos autorités obtiennent réparations et justice » a-t-elle ajouté.  

« Ce sont les autorités congolaises qui doivent prendre la défense de nos populations. La vie humaine tourne autour de l’eau. Quel que soit le type de travail que l'on fait, nous avons régulièrement recours à l’eau. Mais si cette eau devient un danger pour la population, quel sera son sort ?» s’interroge Clémentine Iseka, devant une bassine de pain.  

Elle renchérit, « des familles riveraines sont handicapées à cause de cette pollution. Il faut des débats intenses au niveau du gouvernement et que les autorités obtiennent de l’Angola la réparation.»

Les alertes sur la coloration des eaux et les poissons qui meurent par asphyxie ont été lancées depuis le mois de juillet. A travers un communiqué le 03 août, la Division provinciale de Pêche et Élevage et celle de l’Environnement et Développement durable du Kasaï ont interdit la pêche sur la rivière Tshikapa mais également la consommation de l’eau. Plusieurs semaines après, une ONG (RFDK) a rapporté des lésions au niveau des organes génitaux parmi les femmes. Thérèse Natani déplore la lenteur dans la réaction des autorités congolaises. 

« S’il s’agissait des déchets toxiques en provenance de la RDC, les autorités angolaises  se seraient mobilisées et elles auraient fortement réagi à ce sujet. Il est question de notre pays, de nos populations. Il faut des solutions urgentes afin que les rivières de Kinshasa ne soient pas affectées », a affirmé Thérèse Natani. 

Dans la même logique, Georgine Bahati, cambiste ajoute, « il y a déjà des morts, des maladies sont signalées dans la province. Les premières victimes sont les femmes qui utilisent régulièrement ces eaux. Il faut que des investigations soient faites en profondeur pour déterminer le type de produits dilués dans ces eaux et pouvoir apporter des solutions efficaces. Nos parlementaires devraient s’y atteler avant qu’il ne soit trop tard ».  

Elle a par ailleurs suggéré aux autorités de trouver « également des alternatives étant donné que la population a été appelée à ne pas utiliser ces eaux.»

Prisca Lokale