RDC : le HCR sollicite le soutien de la ministre de la la justice pour la ratification des conventions contre l'apatridie

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De gauche à droite : la représentante du Haut commissariat des Nations Unies aux réfugiés, Mme Liz Kpam Ahua et la ministre de Justice, Rose Mutombo/Ph. Droits tiers

La ministre de Justice et Garde des Sceaux, Mme Rose Mutombo Kiese, a reçu jeudi la représentante du Haut commissariat des Nations Unies aux réfugiés, Mme Liz Kpam Ahua. Au menu des échanges entre les deux personnalités, la situation des personnes considérées comme des apatrides.

Elle a sollicité le soutien de la ministre de la Justice pour que la RDC puisse ratifier les conventions contre l'apatridie afin d'aboutir à l'éradication de cette situation dans l'horizon 2024.

"Nous sommes venus tout d'abord pour une visite de courtoisie à Mme la ministre pour la féliciter. Comme tout le monde le sait, c'est la première fois qu'une femme occupe  ce ministère. On est bien fiers d'elle et qu'il faut qu'on le dise. C'est important. Le HCR a un mandat pour les réfugiés et pour les personnes considérées comme des apatrides, c'est-à-dire les personnes qui n'ont pas été reconnues par un pays comme ressortissant de ce pays-là. Pour nous, avec le ministère de la Justice, nous avons un comité qui travaille sur  l'éradication de l'apatridie. On est venu la briefer à ce sujet. On est venu aussi solliciter son soutien pour qu'on puisse ratifier  les conventions contre l'apatridie et qu'on puisse entamer le travail qui devrait aboutir effectivement à l'éradication de ce statut d'apatridie d'ici 2024" a déclaré Liz Kpam Ahua ai sortir de l'entretien avec Rose Mutombo.

Elle a plaidé pour la mise en place d'un cadre juridique pour lutter contre l'apatridie. Une feuille de route doit être mise en place sur les priorités.

"Nous sollicitons aussi l'appui de la ministre d'Etat pour l'inscription de deux lois importantes au calendrier de l'Assemblée nationale.  Étant donné que ce travail a démarré depuis 2014, Madame la ministre s'est rendue compte qu'il faut qu'on travaille très rapidement pour que la RDC ne soit pas un laissé-pour-compte dans l'action contre l'apatridie. Elle estime qu'on devrait rapidement mettre en place une commission pour évaluer le contenu de ces deux lois afin de les  soumettre au Conseil des ministres", a-t-elle fait savoir.

Et d'ajouter :

"Aussi, travailler sur la feuille de route pour dégager les priorités. Nous n'avons pas les chiffres parce que c'est un travail de longue haleine pour arriver au résultat. Donc, il y a des estimations. Mais l'important ce n'est pas tellement le nombre. Même s'il n'y avait qu'une personne qui est apatride dans ce pays. C'est important. Nous sommes en train de travailler pour avoir le nombre exact d'apatrides et chercher les moyens de faire ce travail d'éradication".

Selon le dernier rapport annuel du HCR rendu public le 18 juin dernier, malgré la pandémie, le nombre de personnes fuyant les guerres, les violences, la persécution et les violations des droits humains a atteint près de 82,4 millions de personnes en 2020. Cela représente une augmentation supplémentaire de 4% par rapport au chiffre record de 79,5 millions fin 2019.

Le rapport indique qu’à la fin 2020, on comptait 20,7 millions de réfugiés relevant de la compétence du HCR, 5,7 millions de réfugiés palestiniens et 3,9 millions de Vénézuéliens déplacés à l’étranger. Par ailleurs, 48 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur propre pays (« déplacés internes »). 

En outre, les demandeurs d’asile représentaient 4,1 millions de personnes. Ces chiffres montrent que malgré la pandémie et les appels à un cessez-le-feu mondial, les conflits continuent de chasser les personnes de leurs foyers.

Clément MUAMBA