Meurtre de cinq inspecteurs de l’EPST au Kasai Central : la saisine d'une juridiction civile par la justice militaire saluée à Kananga

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La société congolaise pour l'Etat de droit (SCED,) une organisation de défense des droits de l'homme active dans l'espace Kasaï se réjouit du transfert par l'auditorat militaire supérieur de l'ex Kasaï Occidental au parquet général près la cour d'appel  du Kasaï Central du dossier relatif au meurtre de cinq inspecteurs de l'enseignement par les miliciens se reclamant du chef Kamuina Nsapu.

Cette position de SCED est contenue dans un communiqué rendu public vendredi 20 août 2021 à Kananga.

« La Société Congolaise pour l'Etat de Droit félicite l'auditeur supérieur militaire pour avoir mis en oeuvre la recommandation de l'atelier d'évaluation et d'actualisation de la stratégie provinciale de priorisation des poursuites relative à la transmission de ce dossier au parquet général dans le cadre de la compétence partagée entre les juridictions militaires et civiles en matière de répression des crimes internationaux », dit le communiqué signé et signé par le directeur général de cette organisation, l’ancien bâtonnier Dominique Kambala.

SCED révèle qu'un dossier judiciaire se trouve ouvert à l'office de l'auditeur militaire supérieur et qu'un homme présumé avoir particilé au meurtre des inspecteurs est en détentiion.

Dans le même communiqué, SCED indique que c'est pour la première fois que la cour d'appel du Kasaï Central depuis 2013 va juger un dossier des crimes internationaux. Ce qui consacre aux yeux de SCED citant le professeur Luzolo Bambi « la fin de la timidité ou de  l'envoûtement judiciaire de la part des juridictions ordinaires ».

L’organisation exhorte en outre, le parquet général et la cour d'appel du Kasaï Central  à apporter leur contribution efficace à l'émergence d'un véritable État de droit en RDC par la lutte contre l'impunité. Elle rappelle également les dossiers Nganza Mulombodi et Tshisuku où des massacres étaient commis, impliquant des militaires et des autorités civiles de l'époque. Ces dossiers, à en croire SCED, ont été transmis à l'auditeur général des FARDC pour compétence.

Pour la petite histoire, le 31 mai 2017, quatre inspecteurs de l'enseignement dont une femme et un conseiller du ministre provincial du secteur en route pour superviser les épreuves des examens d'état à Kafuba dans le territoire de Kazumba ont été interceptés dans la localité de Bayamba à une barrière des miliciens dirigés par le général autoproclammé Kabue Ditunga. Leur véhicule avait été saboté, les quatre inspecteurs, le conseiller du ministre provincial et leur chauffeur décapités. Un jeune garçon  nommé Ngalamulume présenté comme l'un des miliciens ayant participé à la décapitation des inspecteurs a, depuis, été arrêté par l'armée et remis à la justice.

Sosthène Kambidi