RDC : pour l’ODEP, la réduction du train de vie des institutions ne doit pas se limiter au gouvernement, elle doit concerner toutes les institutions budgétivores comme la présidence de la République

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Alors que le Premier ministre Sama Lukonde Kyenge a promis de présenter, ce vendredi 13 août, à la réunion du conseil des ministres, la proposition de la réduction du train de vie des institutions du pays, l’Observatoire de la Dépense publique (ODEP) insiste sur le fait que cette proposition ne doit pas se limiter à une simple baisse des salaires des membres du gouvernement.  

A en croire le directeur de cette ONG, Florimont Muteba, si cette proposition ne se limitait qu’au gouvernement, on ne pourrait pas parvenir aux résultats escomptés. Il soutient que cette proposition doit concerner toutes les institutions reconnues surtout comme budgétivores.

« Je ne suis pas d’accord avec le Premier ministre lorsqu’il limite la réduction du train de vie de l’Etat au gouvernement. Et encore, si ce n’est que pour diminuer le salaire des ministres, c’est insuffisant. On n’a pas besoin d’avoir 55 ministres et, pour nous faire voir qu’il y a effectivement la volonté, il faut réduire le nombre de ministres à 30 par exemple, diminuer également leurs salaires, les frais de fonctionnement, la taille des cabinets etc. La deuxième chose, cette proposition doit concerner toutes les institutions budgétivores que nous connaissons et pas que le gouvernement. En premier, la présidence de la République, qui a un nombre énorme d’agents dont nous ne voyons pas d’utilité. Déjà là, il faut réduire le nombre du personnel à la présidence, et diminuer également leurs avantages. Même chose pour le Sénat et l’Assemblée nationale », a déclaré à ACTUALITE.CD, Florimont Muteba, directeur de l’ODEP.

Et d’ajouter :

« La présidence de la République, c’est une institution budgétivore. On ne voit pas pourquoi la présidence de la République aurait-il son propre programme de lutte contre la pauvreté, ça n’a pas de sens. Il y a un gouvernement et des ministères qui sont chargés de faire ce travail (…). Il y a aussi certaines institutions qui ont été créées autour de la présidence qui doivent être supprimées comme l’APLC, et d'autres dont nous ne voyons aucun impact (…) ».

M. Muteba propose que l’argent qui sera dégagé après cette opération soit notamment affecté dans la lutte contre la Covid-19. A ce propos, il fait notamment remarquer qu’en RDC, la lutte contre cette pandémie est assurée à plus 90% par la communauté internationale, ce qu’il qualifie « d’irresponsabilité » de la part du gouvernement.

« Vous savez que le programme d’urgence de lutte contre la Covid-19 va coûter 2.600.000.000 USD. Vous savez quelle est la contribution de la RDC ? 14 millions de dollars c’est-à-dire 0,5%. Est-ce qu’on peut vraiment laisser comme ça notre santé avec la lutte contre cette maladie entre les mains de la communauté internationale à un niveau de 99,5% ?, ce n’est pas possible. C’est de l’irresponsabilité. Donc on a vraiment besoin de couper dans toutes ces dépenses inutiles pour mobiliser les moyens pour lutter contre la Covid-19 et pour mettre l’argent dans l’investissement », a conclu Florimont Muteba.

A l’issue de la réunion du comité de conjoncture économique du mardi 10 août dernier, le ministre d’Etat en charge du Plan, Christian Mwando, avait communiqué que le Premier ministre va proposer à la prochaine réunion du conseil des ministres la réduction du train de vie des institutions.

Japhet Toko